Mardi 4 mars 2008 à 18:13

Salut bande de singes ! Ca faisait longtemps.

- Après les deux premiers épisodes de votre feuilleton de l'été, vous vous demandez peut-être ce que je viens faire là !

- Doc, c'est pas un feuilleton, on est pas en été, et calmez-vous un peu, les petits lapins vont pas comprendre, là.

Evidemment, si vous avez lu les deux articles précédents, vous avez du vous poser des tas de questions.

Quelques éléments de réponse :


1. La quasi-totalité des personnages mentionés existent.

2. Non, je n'ai pas de super-pouvoir (à mon grand dam.)

3. Solenne n'existe pas (à ma grande dame) [enfin, je crois...]

4. Le père de Solenne n'existe pas non plus, mais est inspiré d'un personnage pas
historique, mais qui a réellement existé. Oder nicht.

5. Les différents surnoms des personnages qui existent sont originaux. Le problème c'est qu'il y a que moi qui les appelle comme ça...

6. Kepa vient de PAC, mais comme ses initiales font trop politique agricole commune, on a demandé à un jeune des cités de bien vouloir nous le remixer.
"Hé, vas-y mec, ton blaze y déchire sa race, mais ce serait pas mieux d'le mettre en verlan, t'as vu ? Ouais, enfin moi j'dis ça j'dis rien, kéké !"
Donc PAC est devenu Kepa (et pas Kepak ou Coubiac...)

7. Kaz vient de Casimir... Ca s'invente pas, mais quand ton nom de famille veut dire paix en russe, ben voilà ce qui arrive.

8. Le nombre huit est super important dans le sexe et même la vie. Surtout la vie en fait.

9. Certaines de ces phrases sont incompréhensibles si vous n'avez pas lu la suite que j'ai pas encore écrite.

10. Personne n'appelle Dan par son vrai nom. Jamais.

11. Lenne existe réellement.

12. LIDS, mais c'est quoi LIDS ?

13. Lids en anglais signifie paupière.

14. LIDS en français signifie Les Impertinents Du Spectacle.

15. LIDS rime avec "bah vous avez pas fini..."

16. C'est le numéro du texte de version que j'ai à faire pour la semaine prochaine.

17. Il n'y a pas de 17.

18. Il n'y pas de 18 car il n'y a pas de 17.

19. ... Quelle année...

20. Chevaliers de la tableuuuuh rooooondeuuh, goûtons voir si leee vin est booon !

21. Le docteur Helmut Perchut, le docteur que je joue pour les explikations, le docteur avec qui je parle et le docteur dont je parle sont 5 personnes différentes.

22. J'aime pas Madonna.

23. Niluje aime Madonna.

24. Cet article ne sert à rien.

25. Age d'Auron a sa mort.


Mardi 4 mars 2008 à 19:05

Un jour, une amie dont j'ai oublié le nom (je suis vieux, j'ai Alzheimer, toussa toussa et ternua.) m'a demandé le lien qu'il y avait entre une femme et une basse.
Cette question a plusieurs réponses, l'une d'entre elles se trouve dans l'histoire de Siko, et une autre se trouve ici.

En effet, et tous les musiciens savent ça, on a toujours une relation particulière avec son instrument. Ce gros sous-entendu veut dire que la musique est aussi un refuge pour pas mal de gens, et en ce sens, les musiciens connaissent bien l'aspect intime et érotique, parfois même sexuel de la musique.

Un désir qui se mue en besoin viscéral, la musique fonctionne plus ou moins comme l'amour. Les groupes ont toujours des histoires de vieux couples, et les musiciens ont souvent des histoires avec leurs instruments.

Je suis fatigué.

Bref, un instrument évoque la manipulation, séduire vient du latin sed-ducere, j'vais prendre une ptite salade.

En ce qui me concerne, je suis très sensible aux sons, en particulier aux sons graves, donc j'ai parfois l'impression que certains grands bassistes font parler leur basse.

Quand on dit que la musique est un langage universel, c'est pas faux du tout...

Vendredi 7 mars 2008 à 21:47

Où l'auteur assume enfin sa place de scénariste et nous présente le narrateur, où l'on part dans des considérations sexuelles sur les superhéros qui ont bercé notre enfance trop près du mur, et où on aura le plaisir de retrouver le plus grand animateur sportif et bilingue du monde
_____________________________________________________________________


- Et il reste pédant, ayant la volonté, sans même être conscient qu'il n'a pas la raison.

- Et il vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

- Et ça... et ça.... et ça commence....

J'avais connu des nuits plus agréables. Ca me fait ça à chaque fois avant un concert, et demain, on fait notre premier Kraka. Je me demande si Soso a changé mes cordes... Je me demande ce qu'on joue... Je me demande à quelle heure...

Putain d'bordel de merde.

- JE SUIS OU ???

- Gnaaa... t'es sur ma jambe, et tu me fais mal.
- Oh, pardon.
- Pourquoi tu gueules comme ça ?

Elle était encore à moitié endormie, je frisais la catastrophe nucléaire si je lui disais ce qui va pas.

- Rien, j'ai juste fait un cauchemar...
- Bonne nuit...
- C'est ça, bonne nuit ma puce.
- Mmmm...

Le cauchemar c'est que j'ai pas appellé Kéké... Et merde.

J'ai sauté dans mes fringues sans faire de bruit, façon Batman, tu vois, mais en moins gay. J'ai attrapé mon téléphone et j'ai sauté dans la cage d'escalier. Si j'avais été Batman, ça aurait été la cage aux folles.

J'ai mal dormi, mais je fais des blagues quand même. Le concert sera bon. Ou pas.

J'attrape mon téléphone, j'appelle en vitesse Kéké.

- Kéké, c'est à quelle heure les balances ?
- Bah, 20h30, on avait dit, non ?

J'avais envie de l'embrasser. Enfin, non, je suis pas Batman, suivez, un peu.

- Ok, ça déchire, donc on mange au Kraka, c'est bien ça ?
- Bah ouais, c'est ça. Hé, zeeen, mec.

Ouh Yeah.

-
Ben c'est génial alors. La biz, A+.
- La biz.

Sclic.

Magnifique, great ! Il a tout remis dans l'ordre des choses, Incredible, it's incredible, il nous sort sa fameuse danse de la victoire, ah qu'il est beau l'artiste, à tournoyer sur lui-même comme un derviche ! Qu'il est grand d'avoir ainsi sauvé la situation et qu'il est

Coupure de pub. Ou plutôt retour à la réalité.

Encore lui. Le petit garçon Noir.

- Tiens, salut, toi.
- Ca commence.

J'ai déjà entendu ça quelque part...

- Tu joues trop à FF, toi...
- N'aie pas peur.

Il a disparu façon Garcimore.

Et avec tout ça, faut que j'appelle Kepa...

_____________________________________________________________________

Dans cet interlude passé sous silence, nos amis vont en cours. C'est cool, hein ? Moi non plus, j'en ai pas grand chose à foutre. Je suis le narrateur, enchanté.
_____________________________________________________________________

20h pile. Les emmerdements commencent.

Remettre la main sur la setlist. Prendre la pédale multieffets. Nettoyer la housse avant d'y mettre la basse. Casser les dents du type qui a écrit dessus.

LE

Hé ben. Pourtant personne est venu à la maison depuis que j'ai remarqué le
L la dernière fois. C'est peut-être une blague de Soso... Je lui casserai peut-être pas les dents, finalement...

Allez, un coup de chiffon sur ma quatre-cordes et hop, emballé, c'est pesé.

_____________________________________________________________________

Ouais, super. Alors nous retrouvons tout de suite Nelson, pour la descente en rappel de l'escalier.
_____________________________________________________________________

- Yes Patrick, je disais oui Patrick, c'est un évènement sportif sans précédent dans la route vers la gloire de Dan, qu'il attaque avec une dextérité surprenante ! En effet, Indeed, il se jette au milieu du vide de la cage d'escalier avec sa basse sur le dos, au risque de l'abîmer car il est en retard, yes, he's late !! Il s'agrippe aux barreaux rouillés au risque d'attraper le titanic et de mourir dans d'atroces souffrances, le corps gelé de toutes parts, mais non, lui il s'en fout et descend a toutes vitesse les cinq étages comme un singe, oh, c'est magnifique ! Il est arrivé au quatrième étage, non, au troisième, que dis-je, au deuxième, il atteint le premier, il va toucher terre mais !! mais !! mais !!
Oh, quel malheur ! What a shame ! Oh non non !! Fuck motherfuckin' Fuck !! Sa basse s'est coincée ! His bass is stuck in the stairway ! dans l'escalier. Il pendouille maladroitement dans le vide, sa basse va-t-elle se briser ? Oh quelle tension, mes amis, quel intense moment de sport !! Je bande comme un âne !!
_____________________________________________________________________

- Euh, Nelson ?
_____________________________________________________________________

- Mais ! Mais ! Mais ! Sa basse semble se détacher de la rambarde ! Elle est brisée ? Mais non ! Elle est même toujours dans sa housse ! Rah Patrick, quel émotion, quel beau moment de sport ! C'est sublime, c'est le genre d'évènements qui ne se produisent qu'une fois dans une vie ! DAN EST VIVAAAANT !!!
______________________________________________________________________

- Nelson, ça va ?
______________________________________________________________________

- OUUUUUI !!! IL SE JETTE HORS DU VIDE COMME UN SPORTIF DE L'ESPACE !! RAAAH C'EST SI BEAU !!! IL SE RATTRAPE AU SOL AVEC UNE DEXTERITE ET UNE CLASSE INCOMPARABLES !!! QUEL HOMME  !!

_____________________________________________________________________

Ouais, ben avec tes conneries, j'ai sûrement ruiné mon manche moi...
Je l'ai sorti, inspecté un peu - façon Columbo - et j'ai halluciné ma mère.

Rien. Pas une éraflure. Rien du tout.
Faudra qu'on m'explique...

Allez, j'me téléporte au Kraka en vitesse.

Non je déconne. J'y suis allé à pied.




Samedi 8 mars 2008 à 18:38

Où on commence par un clin d'oeil pour finir avec un autre clin d'oeil, et où on trouvera entre les deux toutes sortes de blagues nulles, de jeux de mots bidons, où les pièces du puzzle commencent à se montrer, où le côté "délire collectif dans un ascenceur en écoutant Tool" se prononce encore un peu plus, et où les clins d'oeil à GTO dans le paratexte devraient commencer à vous amuser.

______________________________________________________________



20h Pile. Les emmerdements commencent.


Je sais pas si vous avez remarqué ça, mais à l'école, c'est toujours celui qui habite le plus près qui est toujours en retard. On appelle ça l'axiome de proximité croissante. J'habite à 15 minutes à peine du Krakatoa, où on a un concert de prévu. Et évidemment, j'avais promis à Kéké, notre ingé son, de venir en avance pour monter la scène en attendant que les autres arrivent pour les balances. Le soucis, c'est qu'on est pas trop potes avec les Pink Babies, qui jouent après nous. Et comme ils jouent après nous, ils aimeraient bien prendre notre place, ça leur permettrait de faire genre "on est les meilleurs, donc on joue les premiers."

J'ai rien contre ces trous du cul. Simplement je les supporte pas.
Mais là, ça allait faire un quart d'heure que j'étais avec deux d'entre eux. Le batteur et le chanteur. Et si ça continue, j'vais être à la bourre. Bien sûr, dans des cas comme ça, je suis forcément toujours tout seul.

Retour en arrière.

19h45. Tout allait bien.

J'étais en avance en plus. J'habite à deux rues de la salle, mais ça m'empêche pas d'avoir la peur au ventre. C'est bizarre ça, c'est le genre de sensations qu'on garde pour les grandes occasions.
Mes mauvais pressentiments se vérifient toujours.

Et là, c'est Baptiste et Fred, des Pink Babies, qui marchaient derrière moi. Je les avais vus, mais je pensais qu'ils voulaient juste me foutre la pression. J'ai enlevé mon casque des oreilles, ce serait bête qu'ils m'aient par surprise...

Mais non, ils ont rapidement tourné et ont disparu.

J'ai respiré un coup. Je battrai le coeur tranquille ce soir.

Et ils ont surgi d'une ruelle à deux centimètres de moi. Baptiste, le batteur, m'a attrapé par le call-back et m'a plaqué contre un mur.

20h Pile. Les emmerdements commencent.

- Hééé... Tu sais qu't'es en avance, toi...

Je suis resté paralysé par la peur. Baptiste est très costaud, et il joue là-dessus. Sur mon cou aussi. J'ai mal.

- Tu sais qu'on joue après, hein... Tu sais aussi qu'on est meilleurs que vous.

J'ai pas parlé

- Tu m'entends, connard ? J'tai dit qu'on était meilleurs que vous !! Dis-le !

Vas te faire foutre connard.

- DIS-LE !

- Vous êtes meilleurs que nous...


- Haaaa.... C'est bien, il reconnaît qu'il est nul, hein...


Fred ricanait derrière. J'avais envie de pleurer. Mais Solenne serait pas là pour essuyer mes larmes.

- Lâche-le, maintenant...

Baptiste a obéi.

- Tu sais quoi ? Tu vas appeler ton connard d'ingé son, et tu vas lui dire que finalement, vous jouez après nous ce soir, a dit Fred d'un ton sec.


J'ai regardé autour de moi.
Il était là.
Il voulait que je fasse quelque chose.
J'avais pas le choix.
Je devais le faire.


J'avais plus peur. Il serait là pour m'aider en cas de problème. Il a souri, et a hoché la tête quand j'ai remis mon casque sur les oreilles.


"
push normal, your cock's inside, do those things work? ...thats kinda why im talking to you ...it's hella sensitive..."

Mon mp3 m'a envoyé When Girls Telephone Boys direct dans les cages à miel. J'ai balancé un coup de pied droit dans la tête de Baptiste, qui a reculé sous l'impact. J'ai attrapé Fred par le call-back et je l'ai frappé très fort dans le ventre.
Mais je me suis pas arrêté là. J'ai repris Baptiste par les cheveux, et je l'ai frappé là où aucun homme au monde n'aime être frappé. Il s'est écroulé en poussant un cri aigu. J'ai mis un coup de pied circulaire dans le ventre de Fred, et je me suis barré en courant.

Ca m'arrive parfois de perdre les pédales comme ça. Je suis arrivé au Kraka le coeur battant. Solenne était là.

- Seb, qu'est-ce qui t'es encore arrivé ?

Elle m'a pris dans ses bras et je me suis mis à pleurer doucement. Solenne est la soeur que je n'ai jamais eue. Elle est toujours là quand tout va mal.

- Tu sais que tu ressembles à Lennie ?
- Ouais, je sais, ai-je dit avec un sourire en dessous des larmes. Tu l'dis tout l'temps...

L'an dernier, Solenne avait lu Of Mice and Men de Steinbeck, et elle avait beacoup aimé. Elle m'avait offert le livre pour Noël.

- Alors, qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- J'ai croisé Fred et Baptiste...
- Et ils t'ont tapé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
- Ils m'ont choppé contre un mur. Ils voulaient que j'appelle Kévin pour retarder l'heure où on joue...
- Ils voulaient jouer à notre place ? a dit une voix plus grave et amère derrière Solenne.
- Ouais, c'est ça...

C'était Pierrot, le guitariste. Il était avec Dan, le bassiste. Dan est le copain de Solenne. Il a de la chance de l'avoir, mais il la mérite, c'est un type bien. Je considère Pierrot et Dan comme mes frères. Si je devais aller en enfer, ce serait avec ces deux-là.

- Tout va bien, m'a dit Dan en se rapprochant de moi. C'est fini maintenant.
- Allez, viens, on va balancer. Et t'inquiète que ce soir on va déchirer ! Ils vont chier dans leur froc, les gays en rose !


Pierrot avait foutrement raison. Sauf que ce soir là, ça n'allait pas se limiter aux Pink Babies...

Vendredi 14 mars 2008 à 12:25

Où on fait la connaissance d'un nouveau personnage à peine plus dérangé que le premier, quoique dans un tout autre genre.
Où on s'apprête à vivre un concert sans précédent dans l'histoire du rock en France (rien que ça !), et où des pièces se montrent encore un ptit peu plus.
____________________________________________________________

Accrochez-vous à votre siège, parce que ça va chier des bulles.

Enfin, c'est ce que j'espère.

On était tous dans la loge du Kraka. Pour déconner, Pierrot et Dan avaient collé un autocollant Crave sur la porte de la loge, comme si on était déjà super connus. Ca faisait que quelques mois que le groupe avançait vraiment bien, et on avait une sacrée chance de jouer dans une salle comme ça, devant plus de 200 personnes.

J'étais en train de squatter la basse de Dan tout en déconnant avec Solenne et Kepa, qui nous avait rejoints peu de temps avant. Kepa est un pote de lycée, c'est d'ailleurs là qu'on s'était tous rencontrés, pour la plupart, à part Pierrot, qui est un pote de fac. M'enfin bref.

- Alors, vous jouez quoi ce soir ?
- Bah, on va pas te le dire !
- Vous préférez me laisser la surprise ? Ouais, comme vous voulez...

Solenne s'est mise à rire.

- Moi, je dirai rien ! Vois avec les autres !

Je sais pas comment elle fait, mais elle a jamais le trac avant de monter sur scène. On dirait qu'elle est imperméable à tout ça.
Faut que j'arrête de squatter la basse, Dan va pas être content. Il croit peut-être même que je veux lui piquer sa copine...

Putain.

J'ai posé la basse et je suis sorti de la loge.

___________________________________________________________________

P&P style, and the narrator comes back !
Ouais, enfin je veux juste vous signaler deux trois ptits trucs afin que vous puissiez mieux comprendre l'histoire. Alors regardez un peu par le trou de la serrure avant de suivre Seb.
____________________________________________________________

- Qu'est-ce qui lui prend ?
- J'en sais trop rien... Il est bizarre, ça lui fait ça desfois...
- Ah bon ? J'avais pas remarqué. Pourtant je le connais depuis deux ou trois ans... Ca m'étonne.
- T'inquiète pas, ça lui arrive pas souvent. Enfin pas trop...

_____________________________________________________________

Ok, j'ai fait mes 35 heures. J'vous laisse les ptits lapins.
_____________________________________________________________

Je suis toujours super nerveux avant un concert. Mais là, ça dépassait le niveau de la fatigue. Solenne était dans l'embrasure de la porte. Elle m'a dévisagé.
J'avais jamais remarqué qu'elle avait les yeux bleus.

Elle s'est approchée de moi et a commencé à me parler.

- Qu'est-ce qui t'arrive, ça va pas ?
- Si, si ça va... mais qu'est-ce que tu fais dans les toilettes des garçons ?
- C'est évident, non ? Je suis venue te parler.

J'hallucinais.

- Je t'écoute...

Mon coeur s'emballait, j'avais les mains moites.
Et envie de partir d'ici.
J'ai demandé la permission à mes jambes, mais elles refusaient de bouger. J'étais figé ici, coincé avec cette fille que je considérais comme ma soeur, comme ma mère presque.

J'ai soutenu son regard magnétique.

[Something's wrong with you...]

- J'ai une proposition à te faire...

Et Merde.

- J't'écoute...

- J'ai envie de toi...

Et pendant qu'elle s'approchait de moi, j'ai senti quelqu'un tirer ma manche en arrière.
Il était là. Et me disait que je m'apprêtais à faire une connerie.

- Une plus grosse que toi.

- Hein ?

Je me suis retourné.
Solenne avait disparu.

- Hé ! Qui c'est qui monopolise la synagogue, là ? Vas-y, dépêche-toi un peu !

Merde.

Les chiottes étaient fermées de l'intérieur. Solenne m'avait laissé ici ?

Ptain, j'suis coincé.
Le coeur battant, j'ai tirturé le verrou dans tous les sens. La clé n'était pas là. J'étais vraiment coincé.

- Hé, Seb, c'est toi ? Tu veux un coup de main ?

C'était Dan, derrière. Merde. Il voulait sûrement me casser la gueule pour ce que j'avais fait avec Solenne.
Mais j'avais rien fait... Non ?

- Attends, laisse-moi faire. Seeeb ? Ca vaaa ?

C'était Solenne.

- CONNASSE DE MEEEEEERDE !!!!!!!

J'ai foutu un énorme coup de pied dans la porte et elle a pété sur ses gonds.

Je me suis retrouvé comme un con. C'est Dan qui s'était mangé la porte.

Il allait sûrement me mettre la misère.

- Aïe... Ca te prend souvent d'insulter les portes ?
- Hein ? Euh non, mais je... c'était pas pour vous... c'était pour la porte...
- Je sais bien que c'est la porte que t'as insultée... Mais comment ça se fait que tu te sois retrouvé coincé ici ? m'a demandé Dan en se relevant et en replaçant grosso-modo la porte sur son ouverture.
- J'en sais rien...

J'ai jeté un regard à Solenne.

- Il s'est passé quoi en fait ? m'a-t-elle demandé.

C'est quoi ce délire ?

- J'en sais rien...
 
Elle a regardé la porte. Le verrou avait été défoncé par mon coup.

- Putain, t'as pas tapé comme un gay, toi...

Et c'est elle qui dit ça...

- Pourtant, tu dis toujours que je suis pas foutu comme un batteur...
- Pleurniche pas ! C'est pour te taquiner !

Elle m'a adressé un grand sourire qui a fait étinceler ses grands yeux verts.

Pierrot est arrivé.

- Aurélien vient d'arriver, et il est en train de bouffer sans nous ! Magnez vous le cul et à table !


Les choses finissent toujours par s'arranger.


Avant d'en sortir c'est une étape à subir...

Et la paëlla du Kraka est vraiment énorme. Surtout que quand y'a plus de riz, on prend des pâtes. Et des pâtes avec Dan, ça donne de la bolonara.
En dessert, on a eu du camembert.
Et du camembert, avec Kéké, ça donne du camembière.


Les choses finissent toujours par s'arranger.
Toujours...


 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast