Pour des raisons de santé, cet article sort super en retard. Voyez-y donc un teaser du dossier Rock Français à paraître chez Happe:n






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Après une super rencontre sur BDC One dans l'émission Larsen Live, où le groupe s'est offert en acoustique et une deuxième claque à la découverte de leur premier album, «You need to know yourself», galette remplie à ras bord d'un rock progressif délicieux, entre complexité technique et simplicité du coeur, j'ai enfin eu l'occasion de les voir en live à L'Estran, aux côtés d'Here[in] et Id-Fix, pour une soirée massive.




Et ce soir y'a du skill mesdames et messieurs.

Ironiquement placés après les enfants pas si sages en forme de gendres idéaux d'Id-Fix, Weendo investit la scène avec sa puissance sonique stable et patiente. Leurs ambiances nous plongent en nous mêmes, et là, de deux choses l'une. Soit tu attrapes ta psyché et tu bondis avec eux rider leurs vagues éthérées jusqu'à ce que tes jambes lâchent, soit tu restes dans un coin et tu fais semblant d'apprécier.
Aussi subtile que se fasse leur musique, il n'y a pas de demi-mesure possible dans leur état d'esprit. Sans pour autant dégainer un optimisme aussi brûlant qu'un Mass Hysteria qui se mettrait au prog, Weendo prend le parti d'aborder chacun de leurs thèmes de manière positive, même les plus sombres (Betrayal). Détail important, on a jamais l'impression d'écouter toujours la même chose jouée différemment, principal écueil de ce style dans lequel pas mal de clones gravitent autour de quelques rares merveilles.


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Arborant ce soir un maquillage surprenant, oeuvre de Mary Ganter, ils sont à fond dans leur élément, et ça se sent. Weendo déchaîne les vagues sur fond d'émotions sincères et passe des tranches de vie au spectre du voyage intérieur. Intime.
Les bras grands ouverts, ils nous acceuillent dans leur univers, limpide et pourtant si tortueux. Si l'album s'écoute d'une traite, il peut s'avérer un peu moins évident de plonger dans leur musique en live. Et pourtant... ça en vaut terriblement le coup. Maturité, puissance et véracité transpirent dans leur son.


Techniquement, ils alignent les prouesses, notamment au niveau des rythmiques inversées qu'ils gèrent à merveille. Il doit y en avoir seulement deux ou trois dans tout le set, mais si bien placées qu'elles arrachent des sourires à chaque fois. Je parlerais pas du niveau du bassiste qui est proprement indécent, jamais vu un mec gérer autant sur une six cordes. Pour ce qui est des guitares avec leur accordage inventé à la maison, même chose. Déluge de mélodies qui laissent place à des pêches bien poignantes, on en redemande. La batterie est stable et carrée, avec juste ce qu'il faut de fioritures et remplissage pour être diablement efficace. Et, last but not least, Laeticia au chant et aux claviers gère les deux à merveille, et fait preuve d'un coffre impressionnant pour sa petite taille.


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Depuis Deborah d'Here[in], j'avais pas autant accroché sur une voix féminine. Vibrante et naturelle, loin des clichés forcés du progressif à chanteuse d'opéra qui met du chant lyrique partout même quand il y en a pas besoin, Laeticia pourrait bien être l'élément catalyste du groupe, capable de canaliser la puissance brute de ses 4 collègues et d'accélérer l'arrivée du feeling dans les morceaux, sans le modifier. Ce serait pourtant une erreur de passer à côté des 4 générateurs du groupe. Sur scène, ils font preuve d'un charisme alchimique, concentrés sur leurs instrus, parfois immobiles au milieu des tempêtes sonores qu'ils déclenchent. 


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Une fois les tornades retombées, les Weendo se révèlent sans surprise très proches de leur public, ils seront d'ailleurs les derniers à partir, après avoir partagé leur énergie positive avec tous ceux qui auront eu envie de discuter avec eux autour d'un verre, d'une clope, ou des deux. Partage et humilité, donc, mais aussi imitations des Inconnus, auxquelles Terence, un des deux guitaristes (celui que Mary a maquillé en Ramsès II), excelle tout particulièrement. Je les verrais bien nous faire un sketch entre deux morceaux dans un futur proche, une fois qu'ils auront bien explosé comme il faut sur la scène progressive.