C'est avec ces avis ô combien édifiants que je vous laisse vous forger le vôtre. Je sais, mon paratexte est à chier, mais je vous rassure, même moi, il m'a pas fait sourire. Je vais donc faire de mon mieux pour reprendre ce chapitre que je ne savais pas où placer... mais en me relisant, par élimination, je me suis rendu compte qu'il ne pouvait à peu près être que là .Â
Donc, chapitre 23, écrit il y a une ou deux semaines...
- Dans lequel on retrouve une demoiselle perdue de vue depuis le chapitre 19, première moitié.
- Dans lequel c'est rock'n'roll quand même.
- Dans lequel il y a au moins deux bons gros niveaux de lecture.
- Dans lequel j'ai fait de mon mieux pour que ça vous plaise.
Enjoy !
Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais dans le noir. C'était à se demander s'ils étaient bien ouverts. Une fois habituée à l'obscurité, j'ai vu des lignes brillantes devant moi.
Des barreaux.Â
Tout autour de moi, que du noir. La seule lumière visible, c'est ces barreaux qui brillent. Je suis pas morte, mais je suis coincée. Presque pire.Â
Une cellule étroite. Je suis vraiment coincée, je peux pas passer entre les barreaux. Les nerfs montent.Â
Une musique s'est élevée progressivement dans l'atmosphère. Ca m'a calmée mystérieusement. Au bout de quelques minutes, je remarque une voix. "Look inside, look inside, look inside you..."
Celui qui a écrit ce morceau a pas dû se casser le cul.
Je suis le conseil. Introspection. Réflexion bien propre et appliquée même si c'est le bordel le plus complet depuis la fin du monde, tant autour de moi que dans mon coeur.Â
Bilan. Faut croire que ça s'impose. Deux ans de bonheur construits sur un mensonge. Mais le plus important, le plus vrai, c'est que je l'aime. Ca peut justifier le mensonge, non ?Â
Et c'est pas vraiment un mensonge, je lui ai simplement caché que j'étais au courant pour la fin du monde. Les mensonges sont arrivés juste avant le concert, c'était juste une couverture.
De toute façon, il le sait bien, que je l'aime. Je lui ai même envoyé un SMS post-fin du monde pour le lui rappeller. Tiens d'ailleurs...
Je fouille dans ma poche, en sort mon portable. De la batterie. Pas de réseau. Pas d'heure non plus. Détail flippant. Au moins il fait de la lumière, et ça me permet de voir un renfoncement dans le mur, à côté des barres de la cellule. J'appuie dessus.
La musique change. Bordel mais ça pouvait pas ouvrir cette putain de cage ?
"Better but not well yet." "Still some path before achievement"
Hé bah... heureusement que j'suis allée en fac d'anglais.Â
Bon. On se calme. Prend une inspiration longue et lente. Je commence à me détendre. J'ai fait un truc très con, enfin, je suis sûre que ça vous paraîtra comme ça... J'ai prié. Sans paroles, juste à me concentrer sur cette chaleur familière dans mon ventre.Â
Je me sentais bien. Mieux.Â
J'ai senti du vent caresser mon visage et passer entre mes cheveux. De l'électricité. Il y a eu un éclair et un coup de tonnerre derrière les barreaux. J'ai sursauté et étouffé un cri. C'est comme si ça venait de moi. Si c'était le cas, j'étais de nouveau à égalité avec Danou. Bonne chose.
J'ai essayé de refaire pareil. Ca a pas marché. Début de flippe, de doutes. Je déteste les huis clos. Tiens, ça me rappelle le bouquin de ma mère, quand elle parlait de 8, elle parlait aussi de 8 clos. Ca doit être plus qu'un jeu de mots, mais je m'occuperai de trouver une signification plus tard. Mes nerfs lâchent. Je sens la colère monter en moi en regardant les barreaux. La cage.
Je vois un champ magnétique. Un truc bizarre et électrique, entre le jaune et le blanc. Ca a écarté les barreaux. Je me suis levée en tremblant un peu et j'ai avancé vers la lumière ainsi créée.
L'électricité parcourait mon corps, mes bras, mes jambes. Avec l'assurance de m'être retrouvée, je suis sortie. Aucune trace de Siko ni du monstre. C'est probablement lui qui m'a emmenée là .Â
Dans l'obscurité, je suis la lumière qui brille. Cette phrase résonne dans mon esprit et je me sens un peu honteuse. La pluie commence à tomber. Je suis retournée me cacher dans la cellule en courant. Trouver un moyen d'arrêter l'électricité qui court sur mon corps.Â
Respirer, prier, méditer presque. Rien ne marche. Un éclair déchire le ciel. Un morceau bien connu de Metallica.Â
Ca aurait été Riders on the Storm des Doors, j'aurais eu peur, mais là , j'ai confiance. Note à quel point c'est absurde de faire confiance à un morceau de musique sorti d'on ne sait où, après la fin du monde, quand en plus l'expression "il y a de l'électricité dans l'air" prend un sens littéral.Â
Je ressors de la cellule et me dresse face à la tempête. Elle me parle. Cette tempête est une partie de moi. Chaque souffle de vent, chaque volt dans l'atmosphère, chaque éclair qui lie le ciel à la terre, est une partie de moi. Je suis la tempête. Je suis prête à faire face à la suite, seule s'il le faut. Trouver ce qui a foutu la merde et provoqué la fin du monde. Retrouver Danou et les autres. Je suis sûre qu'ils sont là . Ca colle avec le livre de ma mère.
Un autre éclair tombe à 20 mètres de moi. Je le rejoins aussitôt. A ce moment-là j'ai senti. Je suis plus que le vent, la foudre, la tempête. La pluie a cessé.