Avec dedans un concert, un beau gosse, des filles, de la bière, du rock'n'roll, des doutes, des trucs bizarres, du mindfuck, un dealer, des trucs qui pètent, des phrases trop classe (ou pas), des clopes, des trucs droles, et bien plus encore ! Ca va chier des bulles, vous serez prévenus !! Un chapitre très court, qui marque cependant le retour d'un personnage mis de côté quelques temps. On va le suivre pendant un moment, donc si vous l'aimez pas, au final vous pourrez plus vous en passer. C'est pas trop d'la balle, ça ?
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Orjan.
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Les derniers mots d'Anna restent imprimés dans ma tête. Je pars vers l'inconnu, quittant une situation ponctuée par la magie d'être avec elle pour aller vers ce que j'ai toujours désiré. Mes intestins tremblent et j'suis tendu. Je sais pas s'il se souvient de moi. Ni comment il réagira. Peut-être qu'il refusera de m'aider, ou qu'il ne pourra pas.
Il fait nuit, une de ces nuits d'été qui tombe rapidement, et je marche dans la rue éclairée uniquement par des réverbères. Mes lèvres encore humides de celles d'Anna tirent sur ma cigarette. Je dois avoir des airs de postrocker déterminé.
Prends un raccourci, ruelle sans éclairage où mon ombre me rattrappe. Plein de possibilités s'explosent dans mon crâne.
- Hey, Neto, comment ça va, mon gars ?
Cette voix me dit quelque chose. Une voix de dealer. J'arrive pas à voir son visage, il fait trop noir. Il m'a déconcentré, j'ai perdu de vue les pensées qui se baladaient dans mon crâne, et si ça se trouve je pourrai pas les retrouver.
Et ça, ça m'énerve.
- Te fatigue pas, je prends rien de plus hard que ça, lâchai-je en montrant ma cigarette sur laquelle je tirai un bon coup pour me calmer.
- C'est pas vrai, le grand Neto se range ? C'est pour quand ton mariage ?
Faut pas déconner, j'en suis pas encore là .
- Le tombeur de ces dames va se marier, ça va leur briser le coeur... C'est un génocide, mec, tu détruis tout un écosytème à toi tout seul ! Tu brises un équilibre sacré !
- C'est ça, et à la fin on va à Disneyland.
Il s'est marré. J'arrivais toujours pas à voir son visage.
N'importe quoi. On ira au début. Ou au milieu. L'idée de fin est un concept absurde en soi. Les choses importantes finissent jamais. C'est pour ça que j'en suis là .
- Allez, j'te fais un prix si tu veux. Elle vient d'Amsterdam, c'est la meilleure du monde.
- J't'ai dit de pas te fatiguer.
La tension s'accumule depuis tout à l'heure. Je vais finir par exploser, et sa tête avec.
- Meeec, vas-y, saute sur l'occasion, je suis le seul ici à en avoir.
- Je t'ai dit... grognai-je en lui collant mon poing dans la face, la cigarette toujours entre mes dents; de ne pas... continuai-je en lui enfoncant mon autre poing dans le bide; TE FATIGUER ! explosai-je en lui mettant de toutes mes forces un coup de pied dans la tête dont il se souviendra probablement encore demain.
C'est là que j'ai vu son visage.
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Deaddy. Dealer du coin. Edouard de son vrai nom. A quitté sa famille de bourges pour le confort des squats chez ses potes. Changé de nom pour coller avec sa nouvelle vie.Et accessoirement, c'est un pote à moi.
- La drogue apporte rien. Va plutôt voir tes parents, leur dire que tu les aime. Tu te sentiras mieux et t'auras plus besoin de ça. On peut mourir demain, tu sais.
J'ai évité son poing, ai bloqué son bras et foutu mes yeux dans les siens, la cigarette toujours fidèle au poste.
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- Mec, tu sais que j'ai raison. Accepte-le.
- Ta gueule ! a-t-il explosé
J'ai pas pu éviter son autre poing. Ma cigarette est tombée, ça m'a fait tousser et m'a énervé. Deux droites, un retourné, et il est par terre.
Je m'approche de lui.
- Te laisse pas aveugler par la colère. [Haha, ça me va bien de dire ça...] Fais ce qui est juste. Gâche pas ta vie. T'es un mec bien, tu peux retrouver ça.
Il répond rien. Ses yeux humides me fixent. Je m'agenouille et le prend dans mes bras. Il pleure contre mon épaule.
- J'dois y aller. Fais gaffe à toi.
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Il commence à faire froid. Je marche vers la salle, mes peurs me quittent pas. Peut-être que je suis complètement dans le faux; peut-être que tout ce que j'ai fait, c'était du réconfort de comptoir. Tout se mélange et s'embrouille.Malgré ça, je sais qui je suis. Et si je fais pas ça, j'aurai l'impression d'avoir loupé un truc capital. Je veux pas vivre comme ça.
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