Vendredi 4 avril 2008 Ã 22:29
Voilà , ça va faire un mois que j'ai commencé l'histoire de Siko.
Et je suis fatigué. Fatigué parce que Siko m'a obligé à ouvrir les yeux sur beaucoup de choses.
Sur l'absurdité de ma condition, ou de la condition humaine en général.
Sur le poids que peuvent avoir les mots parfois.
Comment sans le vouloir on peut allumer une flamme et comment sans le vouloir, cette flamme brûlera ton arbre jusqu'à ce qu'il n'en reste que des cendres. (Salope de Paine... Esthétique de la haine ordinaire...)
Sur la beauté de la musique en général et de la vie en particulier.
Sur la futilité des mots face à certaines personnes, certaines situations.
Sur le fait que le personnage qui existe le plus dans cette histoire est aussi celui qui apparaît le moins.
Sur le fait que j'ai mangé du chocolat aux corn flakes. Quand j'ai vu ce qui était écrit sur l'emballage, j'ai eu envie de vomir et de faire un court-métrage.
Sur le fait que j'ai bouffé des sandwiches toute la semaine. Putain d'exposé d'histoire de merde.
Siko m'a aussi ramené en bloc des souvenirs que j'avais crus définitivement enterrés dans le jardin des Hespérides, avec le magnifique cheval de la New-Wave dedans.
J'ai chopé une dorso-lombalgie en courant après un bus (véridique ! En plus c'était même pas le bon !)
... Bon c'est vrai que les 5 heures par semaine que je passe sur ma Lenne ont plutôt aidé. Mais bordel de merde, ça fait mal !
Je suis en train de me faire enc**** par le mec d'Orange qui veut absolument me vendre une carte d'1 Giga pour le prix de 2... Pas très marketing, ça.
Je suis foutrement blasé par les gens bien comme il faut. Ils ne m'énervent même plus, ils m'ennuient. C'est pire... ça veut peut-être dire que je me désintéresse de ma propre existence ?
Je me fais peur.
Je fais peur aux gens dans la rue. Même aux gros mastards qui ont "FUCK" taouté sur le bras gauche et "BORN TO PETE TA GUEULE" sur le bras droit. A croire qu'ils ont un "JE T'AIME MAMAN" tatoué sur le coeur...
Je me fais aussi peur à raconter ma vie. Mais tant pis. Y parait même qu'il y a des gens qui aiment avoir peur.
Je me suis fait une peur bleue un soir. J'avais l'impression que quelqu'un m'observait et que j'avais des espèces de trucs dans le dos...
Arrête de te marrer devant ton écran, je me prends pas pour un ange...
Je balance des phrases qui me tombent des nues, et le pire, c'est que ça fait sens.
Je vais devoir réécrire Siko. C'est trop mal écrit, et je sais que je peux faire mieux. J'aimerais tellement ne pas avoir à parler de moi.
Je déteste faire ça. Je me sens complètement nu après.
J'aimerais m'allonger, dormir et être enfin en paix avec moi-même et avec les autres. Ne plus avoir de questions à me poser, parce que je saurais que j'aurai les réponses pendant mon sommeil.
J'aimerais aussi être un lapin orange. Un de ces hommes vides et vaniteux qui passent le moins clair de leur temps à réfléchir. Un bonheur en codes-barres bien formaté, mais un bonheur quand même.
J'aimerais que ma vie soit comme MSN. Peut-être que comme ça je pourrai me déconnecter sans arrêter de vivre pour autant. Brancher mon cerveau en bypass, pour plus avoir à me sentir seul. Pour ne plus avoir à brancher ma Lenne qui me réchauffe le coeur. Brancher mon existence en spin-off. Me concentrer sur ma vie quand j'en ai envie, mais pas pour autant arrêter de l'écrire.
C'est un peu impossible.
Un peu. Mais pas totalement.
J'suis un comique en fait. J'ai l'immense prétention de comprendre les gens mais je n'arrive pas à me comprendre moi-même.
C'est super drôle...
C'est pas le but, pourtant...
J'ai mis 10 ans à accepter que je pouvais accepter qui j'étais. Que je rentrais pas dans le moule au point que l'étiquette qu'on me collerait dessus pour me définir le mieux serait "schizophrène".
- Quoi d'neuf, docteur ? Je sais pas ce qui te prend, mon p'tit lapinou, mais depuis 5 ans tu t'entêtes à me soigner pour une maladie que j'ai pas...
La vache, ça doit être une blague. Non, doc, désolé de te décevoir, mais je suis pas fou. Je suis simplement abruti par le lithium et la dopamine que tu me fais avaler en continu. Je sais que ça porte des jolis noms, tout ça, mais ça suffira pas. Ce médicament est supercool, mais il me comprendra pas à ta place.
Ouais. Comprendre. J'écoutais tout le temps cette chanson-là (c'est la numéro 8... hahaha...), et j'ai jamais arrêté de l'écouter depuis.
Je sais que des gens comme moi, y'en a des milliers. Des milliers de gamins autistes ou surdoués, paranoïaques ou hébéphrènes, névrosés ou schizophrènes.
Y'en a des milliers que pas un n'est foutu de comprendre.
Personne n'en fait l'effort. On rentre dans la dictature du "Moi, je".
"Les freaks peuvent aller se faire foutre, nous on n'aime pas les gens pas comme les autres."
Je suis un de ces freaks. Et je vous emmerde.
J'aimerais comprendre les autres. Pas les gens, pas monsieur tout-le-monde, celui qui va se retrouver dans les tests de personnalité de Jung dans les 6 premières déterminations. (Si je me rappelle bien, la 7 et la 8 sont les meilleures. Les plus intéressantes en tous cas. Mais ma mémoire est pas super. J'ai Alzheimer, et tant mieux. Comme ça j'oublierai plus vite d'où je viens et pourquoi je marche à l'envers sur cette plage tellement vide.)
J'aimerais comprendre les gens pas comme les autres. D'où Aurélien tire sa bonne humeur et son décalage constant, par exemple.
Ou des détails sinon. Comme pourquoi toutes les chansons que j'écris finissent toujours par se réaliser. Et pourquoi tout finit toujours par s'arranger, aussi.
Je suis malheureux. Ca veut pas dire que je suis pas heureux.
Ca veut dire que je suis heureux, mais pas comme il faut. Pas comme il faudrait pour vous plaire.
Je suis pas schizophrène. Je suis pas un mouton, et je suis incapable de baver sur une inconnue. Je suis incapable de tenir une discussion sur "quelle est la meuf de la promo la plus baisable, à ton avis ?"
J'en suis foutrement incapable.
Et j'en suis heureux, tu peux pas savoir.
Mercredi 16 avril 2008 Ã 20:26
LIDS.
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