Par un hasard inexistant, j'ai retrouvé sans le chercher un vieux chapitre qui date de l'époque où j'étais avec une fille géniale.
C'est dire si ça date. L'ennui, c'est que ce chapitre se passe après la scène du tram fantôme, donc assez loin de celui que vous vous apprêtez à lire avec la bave au coins des yeux et les larmes aux coins des lèvres (ou l'inverse si vous êtres une nymphomane romantique).

Peut-être une refonte à venir, donc, si le chapitre s'avère intéressant, autrement je m'en servirai pour en rallonger un autre, voire m'en servir pernicieusement dans un flashback, ce qui serait aerodrosophilosodomite de ma part, et me vaudrait une place de choix chez Mr Meuble.


Voici donc venu Freaks are back in town, le chapitre que j'ai toujours voulu écrire, celui que j'ai en tête depuis un an déjà, celui qui a mûri dans tous les coins et recoins de mon esprit torturé, celui qui va donner un sens à mon existence et aux vôtres, lecteurs. Au moins.

Un chapitre dans lequel il y a tout. Même une question à laquelle vous pourrez répondre.

Effectivement, mon cher Chasou m'a confié le rôle difficile de vous accompagner, vous, lecteurs, que vous soyez habitués de mes pages noires et rouges ou non, dans un voyage aux confins de l'âme humaine afin de trouver la réponse méconnue à une question qui vous sera posée à la fin de ce chapitre.


Je couperai ce chapitre en deux. Ou en trois s'il est pas sage. Et puis ça vous donnera peut-être envie de revenir, si cette première partie est réussie, voire de manger mon slip. Oui, tout le monde s'en branle, mais je suis célibataire. Faut bien raconter sa vie sur un blog, merde.


Tiens, d'ailleurs, il y a du rôti a midi ça doit être le plus long paratexte de l'histoire de l'Histoire de SIKO. Incroyable, non ? Et probablement le premier où je parle pas du chapitre lui-même.

Dans lequel je renoue malgré tout avec mon rituel du paratexete (haha).
Dans lequel il se passe pleeeeeeein de choses.
Dans lequel il y a un switch entre les personnages. Ils sera signalé par des lignes noires comme celle en dessous du paratexte.
Dans lequel il y a des références, dont une immanquable au magnifique Final Fantasy VIII.

Au dessus duquel il y a un petit résumé rien que pour vous, lecteurs en puissance qui n'avez pas lu les 32 chapitres précédents. Vous voyez le "Hey" ? Mais, si, tout en haut. Voilà, le résumé est juste en dessous. J'espère qu'il vous plaira.



Bonne lecture !
Orjan.



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Jackpot.


Je suis parti dans la direction qu'elle indiquait sans la remercier ni même la regarder.


- Hé, attends ! l'ai-je entendu crier derrière moi.


Ca fait trop longtemps que j'attends ce moment. Mais même ça est incertain. Je sais même pas s'il pourra m'aider.


- Dis au moins merci, merde !


Ca me ressemble pas d'agir comme ça. Je suis un type qui respecte les femmes. Qui les aime. Qui se bat pour elles. Qui demande pas son reste. Qui peut passer des nuits sans dormir pour elles. Qui peut se retourner le cerveau à s'en claquer la tête sur les murs pour essayer d'arriver à les comprendre.
Mais depuis que j'ai pris ma décision, les semaines durent des années. Comme les années que je n'ai pas attendues, mais qui sont passées malgré tout, depuis son départ. J'avais peut-être besoin d'être le plus possible abîmé par la vie. Mais même là, j'ai laissé Anna derrière moi. L'ange qui m'a rendu le sourire et le goût à la vie. C'est ça. Le goût à la vie. C'est pour ça que j'en suis là.


Et là, je vais peut-être enfin savoir.


Je cours dans les rues. Maintenant qu'il n'y a plus de brume, la lune m'éclaire parfaitement. Je quitte une rue pour une plus large, je vois une place. Une personne. Je me rapproche du plus vite que je peux.


Un type hirsute avec une basse et des lunettes. A côté de lui, une fille qui pleure à genoux.


C'est lui. C'est elle.



J'avais pourtant bien préparé mes phrases. Un truc du genre "Dan, tu sais pas qui je suis, mais je sais qui t'es. On va dire simplement que j'aime votre musique et que j'ai besoin d'aide. Je veux savoir si t'as des nouvelles de Sonia."


Mais là, tout est parti en fumée.


Désemparé. Mon sabre tombe par terre, me laissant sans défense face aux questions qui me percutent sans répit. Je me sens ridicule. Näzbroken.

J'avais même pas pensé qu'ils pourraient tout à fait être ensemble, et que la guitariste avec qui il parlait au concert n'était peut être qu'une amie. J'avais même pas pensé qu'il pourrait venir de la faire pleurer.


Ni que j'avais rien pour prouver quoi que ce soit.


- Qu'est-ce qui s'est passé, là ? murmurai-je. Qu'est-ce qu.. BORDEL MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CA ????!!!!


Mon coeur bat à un rythme insupportable.
Du fond de ma gorge, expulsé par mes tripes, sort un "QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ??!!!" et je me jette sur lui de toutes mes forces, l'écrase sous mon poids, le roue de coups.


- Hé bah, deux fois en même pas deux heures...  soupire-t-il pendant que je reprends mon souffle. Faut croire que jsuis abonné.

- TA GUEULE !! QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ??!!!!

- Mais rien du tout, calme-toi.


Il m'a repoussé avec son pied. J'ai pas aimé. La mâchoire gonflée du type que j'avais tant cherché saignait doucement.


- Mec, du calme. Je sais pas qui t'es, ni ce que tu fous là, mais j'ai rien fait à Sonia.


Une voix ferme. Ca me donne pas envie de la jouer fine.

Il a attrapé sa basse, et à ma grande surprise il s'est mis à brûler. Entièrement. Quand ça s'est arrêté, il était plus amoché.


- Par contre, a-t-il grogné en brûlant de nouveau, tu commences à me chauffer.


Parce qu'en plus il est drôle. Il cumule, lui. J'ai évité sa basse et rammassé mon sabre dans le même mouvement. Je suis plus rapide que lui, je dois pouvoir le battre.


On a frappé en même temps, sa basse contre mon sabre. Eclats de lumières noires et blanches sur éclats de feu avec étincelles. Stylé. On échange des coups, plus ou moins forts, plus ou moins précis. Ca dure un petit moment, mais ni l'un ni l'autre ne fatigue.
Je le repousse, lui balance les dagues que j'avais à ma ceinture. Il tape dans la première et l'envoie dans le décor, mais se prend la deuxième dans le ventre. Je saute sur l'occasion et le frappe autant que je peux. Il pare maladroitement certains coups, mais la plupart passent. Je me brûle un peu, mais il finit par terre.


Il s'éteint.


Avant même de me dire que je viens de tuer quelqu'un et que désormais la vie sera plus jamais la même, je m'approche de Sonia. Son pouls bat. Elle dort, des larmes sèches sur les joues.



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Je marche seule. Je sais pas où je vais, mais j'y vais. Je reconnais pas cet endroit, pourtant ça ressemble bien à la ville dans laquelle j'ai passé mes dernières années.


Je sens l'appréhension monter en moi à mesure que j'avance. Je vois des ombres, j'apprends qu'elles n'aiment pas beaucoup l'électricité. Les griffes métalliques au bout de leur mains y sont sans doute pour quelque chose. Mais c'est pas les ombres qui me font peur. C'est ce qu'il y a en elles. Je ressens tout ça. On dirait que c'est une partie de moi.


Je continue d'avancer au gré des rues obscures. La nuit semble pas prête de s'éclaircir.


Une arche familière au bout d'une rue piétonne bien connue. Quatre silhouettes plus loin, vers une place, pas loin de l'endroit où j'ai rencontré Dan.


Trouvé.


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Et je sais toujours pas ce qui s'est passé.


- Pas mal.


Une voix rauque, gutturale. J'ai de nouveau chaud. Je me retourne et me prend un coup de basse brûlante dans la gueule. Il me relève d'un coup de pied dans le ventre, flambé lui aussi, qui me décolle du sol que ma tête venait de rencontrer.

La respiration coupée, j'ai quand même le réflexe de porter les mains à mon visage. Pas de cloques, pas de brûlures, pas de chair calcinée. Je devrais pourtant être défiguré.


- Pas un feu ordinaire.


Il brûle complètement. Je vois à peine son visage, ses yeux brillent d'une lueur irréelle. C'est plus un être humain que j'ai devant moi.


J'esquive ses coups le temps que la douleur se disperse assez pour être efficace. Je frappe sans retenue, même si je le touche pas toujours, ça a au moins le mérite de déplacer l'air et ses flammes avec. Il a plus d'allonge que moi, et je commence à fatiguer de toujours esquiver et jouer au base ball avec ses boules de feu.


- Putain mais c'est quoi ce délire ? Un mauvais film de superhéros ?


Il répond rien. Je saute partout pour éviter ses attaques et finis par retomber sur la dague de tout à l'heure. Je tente le coup de la diversion. Après un coup dans le vent qui lui laisse le torse à découvert, je lance la dague. Il me la renvoie comme une balle de tennis, mais je suis pas là pour la recevoir. Ses yeux s'écarquillent quand je le transperce de part en part. Ils me font penser à des yeux de démon. Le feu s'éteint de nouveau. Je ressors ma lame et vais chercher mes dagues, dont une est calcinée.


La brume est de retour. Vindicative avec ça. Je connais même pas son prénom, par contre je viens d'apprendre qu'une femme peut vous mettre une baffe même avec de la brume, et que cette brume avait une consistance, même si je pouvais passer au travers avec mon katana.

Profond, tout ça.


- Tout ça parce que je t'ai pas dit "merci" ? Tu crois pas que t'exagères ? Et puis je coucherai pas avec toi de toute façon ! lançai-je.


Je ravale mon sarcasme suivant. Dommage, il était pas mal du tout. J'ai froid. D'un seul coup je tremble. Je peux plus bouger. Mes dents claquent, mon coeur se ralentit. Je vois son visage presque collé au mien. Ses yeux me pénètrent comme au Krakatoa. Les miens se ferment à moitié, puis complètement.


Je la vois. Sofy. Anna. Elle. Je sens plus rien d'autre qu'une envie de rire.


Je suis sur une spirale qui monte, qui monte... J'aimerais que ce rire sorte, mais j'y arrive pas. Il reste en moi, à me réchauffer le coeur.


Je n'ai plus froid. C'est même tout le contraire.


Ma tête était déjà par terre quand j'ai senti le choc. J'ai relevé tant bien que mal mon corps engourdi et j'ai vu les courbes rouges d'un instrument en feu à quelques mètres de moi.


Déflagration et cliquetis de métal. La poignée du sabre touche ma jambe. Je ne le vois pas, mais je le sens.


- Prends ça. On règlera notre truc après, m'a dit Dan en me tendant sa main. Voix calme, tranchante, ferme mais sympa. Il est mince, mais il arrive à me soulever alors que je dois être plus lourd que lui. Ma tête bourdonne, ma vue est troublée et parasitée par des taches noires, comme si j'avais matté le soleil trop longtemps. Courbé en deux, je reprends mes esprits pendant qu'il fait face.


Mon corps se réchauffe assez vite, j'arrive à tenir ma lame droite. Il avait raison, c'est pas un feu ordinaire, ce type...


- Ca te pose pas de problème de taper une fille ? lui ai-je demandé.

- Egalité des sexes.


Je l'ai regardé dans les yeux. Brûlant et déterminé. Je les ai levés sur la fille du concert. Sa peau était d'un bleu pur, glacé, et elle, nimbée de son aura brumeuse, semblait gigantesque.


- Tu peux lui faire quelque chose ?

- Ouais, je crois, m'a-t-il répondu. Et toi ?

- Du tout. Tu me verras jamais baiser avec une fille pareille. Plutôt crever.


On s'est marrés. On a fait face de nouveau. On a foncé. Figures plus ou moins géométriques à travers nos attaques, mais toujours d'une classe mondiale, en noir et blanc et en flammes. C'est bien parti pour finir dans un clip de Post-progressif. Elle nous envoie des stalactites pour toute réponse. Pas évident d'esquiver avec la vision troublée par la brume, mais ça se joue.


J'arrive finalement à atteindre la fille. Des morceaux de glace tombent par terre. Dommage qu'on ait rien à boire.


Bizarrement, elle bouge pas. Les glaçons sont de plus en plus nombreux à joncher le sol. On réussit à la foutre par terre. Ca a pas été facile, c'est un iceberg, cette fille.


Et elle n'a pas dit un mot depuis que j'ai sorti la tête du coltar. Plutôt étrange, non ? Elle veut plus de moi ou quoi ?


J'ai entendu des craquements, derrière. Les morceaux de glace se rassemblaient en gros tessons qui ont décollé du sol. Je le savais. Mon sex-appeal est infaillible, elle pouvait pas lâcher l'affaire si facilement. Les tessons de glace sont propulsés vers nous. J'en ai évité deux et coupé un par réflexe. Pas Dan. La tête humide d'un mélange de sueur et d'eau glacée, je l'ai vu tomber, traversé par un pic.



- Salope !


Le genre de mots que je sors quasiment jamais. Mais là c'était mérité. La rage au ventre, j'ai plongé sur elle avec mon sabre, quant à mon nouveau pote...




Reste à voir si son feu est vraiment pas ordinaire.










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Alors, ça vous a plu ? Voilà maintenant la question de la Masterquest.




Ce chapitre possède des similitudes avec un certain type de cinéma. Lequel ?



1. Le Mélodrame.

2. Le Mindfuck.

3. Le Choral.