Dans lequel notre nouvel antihéros devrait devenir plus attachant.
Dans lequel le flashback dans le réel pré-apocalypse donne encore de nouveaux éléments.
Dans lequel la drogue, c'est mal.
Dans lequel se cache le râteau de l'année (qui a d'ailleurs valu à Neto un Cold d'Or)
Plutôt court, mais je vous garde pas mal de surprises au frais. Ou au chaud, c'est selon. On y arrive bientôt, je vous le promets. En attendant, patience, et bonne lecture.
Â
Je suis rentré dans le Krakatoa et j'ai tout de suite senti que quelque chose allait pas. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec la raison pour laquelle j'étais ici. Je savais pas dire quoi, ça me dépassait totalement.
J'avais une bonne demi-heure d'avance et le bar était presque vide. Je me suis posé au comptoir avec un demi et j'ai attendu en évitant au maximum de réfléchir.
Quelque chose cloche, bordel.
Je suis sorti m'en griller une et j'ai regardé le vent faire voler mes cendres en souriant de travers. Elles virevoltaient comme des papillons miniatures.
J'aurais peut-être dû prendre un bout à Eddie, tout à l'heure, ça m'aurait sans doute calmé un peu.
La ville était toute grise. Comment j'ai pu passer tout ce temps à la matter les yeux vides ? J'ai refusé de penser aux raisons de ma présence ici, suis retourné au bar, ai dévisagé quelques filles, en ai reconnu la plupart, et me suis introduit dans les coulisses, à tout hasard.
Suffisait de passer par l'entrée des artistes. Le vigile m'a laissé passer, il me connaît. Et heureusement, parce que démonter un mastard comme ça, c'est déjà pas évident, mais en plus sans faire de bruit... On touche aux limites de l'humain, là .
Un couloir, une volée de marches, et j'y suis, entre deux rideaux.
Il était là , avec sa copine. Et la sensation de "truc bizarre qui se prépare" s'est vue remplacée par une montée de stress. Et des questions.
Je suis retourné au bar squatter les toilettes.
__________________________________________________________________________________________________________________
Â
En me lavant les mains, les yeux dans le miroir fissuré, j'ai entendu une voix dans ma tête, qui me disait qu'il n'y avait rien à craindre, juste à faire confiance. J'ai flippé, me suis senti mal et me suis niqué les doigts en les claquant par réflexe sur l'évier abîmé encore humide. En sortant, j'avais l'impression que tout le monde me voulait quelque chose.
Plus de 5 ans que je m'étais pas senti vivant de cette façon-là . Ma tête s'est mise à bourdonner, à saturer de pensées, j'en avais mal au ventre. J'avais l'impression de retrouver mes 20 ans, tiens. Paradoxalement ça avait quelque chose d'agréable.
J'ai compris, ou cru comprendre, parce que ma tête avait rien à voir là -dedans, que tout était lié. Mes nouvelles peurs, mon intuition qu'il allait se passer quelque chose, la raison de ma présence ici, tout.
Le bar s'est rempli de musique. J'ai reconnu Jambi de Tool dès la première note. Pourquoi toutes les salles en diffusent avant les concerts ? Et pourquoi ils ont des titres aussi bizarres ?
- Salut doc.
Ouais, j'appelle le barman doc.
- Yo, Neto. Comme d'habitude ?
- Hell yeah.
Traversé le bar, ouvert la porte, me suis claqué dehors avec ma pinte, le dos contre le mur du Krakatoa, les yeux braqués sur la rue à peine hantée par quelques passants, et les sourcils fixes comme si les réponses allaient tomber droit en face de moi et qu'il n'y avait qu'à les attendre. La blague.
Le froid. Les questions. Moi entre les deux. Concert dans 20 minutes. Et moi je suis là , à tenter de me détendre comme je peux. On m'a dit une fois qu'il suffisait de se dire qu'on fait l'expérience de quelque chose, quand c'est désagréable, pour se détacher du truc... Qui m'a dit une telle connerie ? Je me les gèle, bordel... Et puis de toute façon qu'est-ce qui m'a pris, moi, de sortir avec ma bière pour m'en griller une ? Et pourquoi une deuxième ? Le bruit dans l'entrée de la salle et ma boule dans le ventre sont de bons suspects.
Â
Â
Qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ? Est-ce qu'elle me reconnaîtra ? Elle a pu m'oublier. Est-ce qu'elle me laissera lui parler ? Elle a peut-être plus rien à foutre de moi. Comment les gens peuvent-ils à la fois compter parmi les meilleurs et être si froids ?
Un type que jconnais bien dirait que c'est peut-être une question de connaissances. Tu agis dans la vie suivant ce que tu sais de son fonctionnement.
Â
Â
Â
Â
Si elle me parle, est-ce qu'elle me laissera une chance ? Et puis qui c'est, ce vieux qui me regarde, le visage buriné et les yeux perçants ?Â
Â
_____________________________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________________________
Â
Â
Â
Â
Je tremble. Sans déconner, qu'est-ce que jvais lui dire ? Est-ce que je trouverai les bons mots, ceux qui touchent au coeur et résonnent avec la vérité dans les artères, soutenus par l'appui tacite de l'esprit ?Â
Â
Â
Â
Est-ce qu'elle pourra me pardonner et me laisser une chance de repartir à zéro avec elle ?
Je ne sais plus penser. Doutes et questions envahissent ma tête et m'empêchent de réfléchir. Je me sens petit et faible, bien qu'Anna m'ait dit un jour que j'étais tout le contraire.
Mes idées se télescopent comme des étoiles filantes dans mon crâne, mélodies météorites insaisissables et incontrôlables, capables de me réduire à néant ou de m'emmener décrocher la Lune.
J'ai jeté mon mégot dans une poubelle en terminant ma bière. En retournant dans le Kraka, j'ai été accueilli par une chaleur enveloppante et des rires assourdissants. 5 minutes to the live. Peut-être que je vais rentrer sans lui parler. Peut-être que même lui a perdu contact avec elle.
Incertitudes, t-shirts flamboyants, piercings, rires, éclats, bière, cris, ma détermination face à ma lâcheté.
Â
Bordel.
Â
J'ai pris dans mon coeur ce qui me restait de courage et j'ai poussé la porte d'un coup sec avec, comme à chaque fois, la sensation de pénétrer dans un autre monde. Les gens me regardaient bizarrement, je devais avoir les yeux froncés par l'envie de faire ce pour quoi j'étais venu, en étalant au passage ma lâcheté et mes peurs.
Â
Il y avait encore personne sur scène, l'endroit respirait déjà la fumée des premières cigarettes et le son d'un autre morceau de Tool nimbait l'atmosphère. Schism.
Croisé une fille à l'intérieur. Yeux bleus, lèvres charnues, poitrine enveloppée et ma foi fort sympathique. Elle m'a pris à part.
- Salut Neto.
- 'Soir.
- Ca fait un sacré bail, hein ?
- Si tu l'dis...
- J'ai beaucoup entendu parler de toi. T'es devenu célèbre, on dirait.
- Peut-être, je suis pas au courant.
- J'aime pas être prise de haut.
- Merveilleux.
- Arrête tes conneries. Je veux un aller simple pour le huitième ciel en passant par la lune. Qu'est-ce que t'en dis ?
- Que je m'intéresse au potentiel mammairo-physique que quand le reste est à la hauteur. Bonne soirée.
Je me suis éloigné en secouant la tête.
Bordel.
Â
Â
Â
Â
Â
Je changerai pas le contenu juste parce qu'il peut déplaire à quelques uns. Quant à moi, si je pense avoir une bonne expression, je ne parle que de livres/jeux vidéos/films/musique que j'aime, je suis plutôt sympa, mais orgueilleux, cynique et susceptible. Par rapport aux réactions que peut susciter mon blog (négative notamment, soyons prévoyants) c'est tout ce que t'as besoin de savoir. J'accepte cependant la critique - constructive.
Quant à tes conclusions et au fauchage de mon ego, défoule-toi si tu veux, mais je serai le seul à le lire, ça t'avancera donc pas à grand-chose. D'ailleurs, le commentaire que tu viens de poster ne sera ni supprimé ni publié, vu qu'il a pas de rapport avec l'article qu'il commente.
Allez, salut, et bonne soirée.