Mais je suis sûr que vous saurez apprécier et que vous trouverez qu'au fond, c'est vachement stylé. J'espère que c'est le cas.
EDIT : Nous rappellons (oui, je suis ouvertement multizophrène) à nos lecteurs que les points de vue exprimés dans SIKO ne reflètent pas forcément les idées de son auteur.
Et heureusement, parce que sinon je serais bien emmerdé.
Orjan.
Fracas. Eclats de verre. Dos au sol. Aïe. Je me relève tant bien que mal après avoir matté le plafond 5 minutes. Leur dernière compo est mortelle et je l'ai encore dans la tête. Je regarde autour de moi. Apparemment je suis dans une armurerie.
Bordel mais qu'est-ce que je fous dans le repaire primaire d'un facho ?
Ouais, facho, comme tous les mecs qui aiment les armes. Ca me fait penser à Léo Férré et à la magnifique reprise par Noir Désir de son texte "Des Armes".
Je sais ce que vous pensez. C'est ironique qu'un mec violent comme moi trouve que les vendeurs d'armes sont d'extrême-droite alors que je n'ai pas de preuve que le moindre d'entre eux n'ait de scupules à désosser un pote qui leur propose sa came.
Mais à leur différence, j'ai des principes, mademoiselle, monsieur. Absolument.
Je suis pas blessé. Bizarre, j'ai pourtant été projeté à travers cette vitrine. Je ne sais pas par quoi, et c'est ça le plus flippant. En tous cas, il a dû y aller fort; après examen, c'est du double vitrage. Je devrais avoir le dos en miettes, au lieu de ça j'ai juste un peu mal.
Un grognement. Des pas pesants et rapides. Je me suis fait défoncer la gueule. Génial, maintenant j'ai vraiment mal. Je me relève. Ca fait ma taille à peu près, tout noir avec des points blancs et rouges en pointillés sur son corps. Deux yeux jaunes et lumineux.
Mix improbablement réussi entre l'homme et la bête.
Je me prends un coup de queue dans la gueule. Ca m'apprendra, j'en ai tellement donné. Je vole sur le fond du magasin. Violent. Ma hanche peut témoigner. Je contiens la peur comme je peux. Si je tiens jusqu'à ce qu'elle se transforme en colère, j'ai peut-être une chance infime de m'en sortir. Dans le cas contraire, elle me paralysera, et mon esprit me vaincra, à me poser toutes ces questions sur la nature de ce monstre. Les abdos contractés au max pour éviter que mon estomac me trahisse.
Il m'attrape par le col et me soulève.
- Bonjour monsieur...
Parce que ça parle, en plus. La voix est gutturale, mais sonne plutôt humaine.
- Salut toi, ai-je sorti en étirant un sourire, certain de me faire tuer sans avoir eu le temps de rien comprendre.
Le streumon m'a reposé et s'est reculé. Il a rouvert la bouche. Ou la gueule. Je sais pas trop comment on dit. En tous cas il a parlé.
- Dualité. Des questions pour des réponses. Le chemin pour ces réponses. Allez !
Il a couru vers moi et j'ai à peine eu le temps d'attraper un truc au hasard pour lui faire face. Un parapluie. Merde. Je lui ai cassé sur la tronche et il m'a pété la mienne. Je me suis relevé. Il chargeait. Putain. J'ai bondi au-dessus de lui en espérant de toutes mes forces que mes intestins décident pas de gentiment me lâcher, me suis accroché à un lustre qui s'est effondré sous mon poids pendant que je me balançais. A ce ryhtme là , je vais finir par me tuer tout seul. J'ai encore attrapé le premier truc qui m'est tombé sous la main. Un fourreau. Y'a du mieux, mais il m'a encore envoyé dans le décor.
Le dos au mur et le cul par terre, je lève la tête et les yeux pour apercevoir un sabre au-dessus de moi. On dirait que je vais pouvoir m'en sortir. Il fonce droit sur moi, je lui envoie mon pied dans la gueule aussi fort que je peux, il fait un bruit de tigre électrocuté à 220 V, je me relève, tire le sabre de son présentoir, et je fais face.
C'est là que c'est devenu marrant.
A part le début, sur les vendeurs d'armes.