Maybeshewill / To the skies form a hillside. Puis Not for want of trying. Et ensuite He films the clouds - Part 2.
Il peut être intéressant de le lire en écoutant ces morceaux dans l'ordre, avec un peu de chance ce sera raccord.
36ème chapitre...
Dans lequel on parle émotionnel et sentimental, sous plusieurs perspectives. Où on reste cool malgré tout. Enfin, on essaie. Seul Neto semble taper haut dans le coolitudomètre. Les experts pensent que l'auteur s'arrangera pour que les autres persos le rattrappent via des remontées dans le classomètre.
Dans lequel un lecteur attentif retrouvera un retour aux fondamentaux : Du clin d'oeil comme à la vieille (qui a dit belle ?) époque.
Dans lequel je me suis fait chier pour vous livrer un chapitre intéressant, drôle et touchant. Un bon chapitre, tout simplement. A vous de me dire si c'est le cas où si j'ferais mieux de retourner sur mon ouvrage remettre mon métier une fois de plus.
C'est la fête, bonne lecture.
Orjan
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- TOI ! Mais c'est pas vrai, qu'est-ce que tu fous là ! J'en reviens pas... Je t'avais dit que j'voulais plus jamais te revoir ! C'était pas clair ?!
- Hé, du calme. Y'a prescription depuis le temps.
- Ca veut pas dire que je t'ai pardonné.
Neto a commencé à argumenter, et je suis allé vers Solenne. Elle peut dire des milliers de choses, qui m'apaiseraient ou me tortureraient l'esprit de fond en comble dans les deux cas.
- On parlera au bar. Je préfère qu'on soit au calme.
Mauvaise pioche. Welcome to the jungle of the prises de tête. "Je préfère qu'on soit au calme"... Pfff, n'importe quoi... Comme si ce qu'elle a à me dire me fera péter les plombs.
Bon, tant qu'à faire, je vais te résumer ce qui s'est passé depuis que Sonia s'est réveillée et a donné sa chaussure à manger à Neto en gage de tendresse. Ca me calmera peut-être.
Déjà , elle a toussé, le liquide dans les fioles doit être bien hard. Ensuite elle a commencé à s'énerver et a répéter en boucle les mêmes phrases. D'après ce que j'ai compris, Neto est un psychopathe qui a tout fait pour la retrouver.
Je comprends ce qu'il ressent.
Les filles veulent un mec romantique, et quand elles l'ont, elles en veulent plus ou se sentent plus à la hauteur. L'attention les étouffe. Quelle que soit la quantité que tu leur donnes, c'est toujours trop ou pas assez. Et ce, même quand ça marche avec la personne en question. Je sais de quoi je parle.
Kepa m'a sorti de mes pensées.
- Mec, j'ai un truc à faire, je reviens.
- Ca marche, mais t'éloigne pas trop. On se remettra en route dès qu'ils auront fini de s'engueuler, dis-je en montrant du menton notre couple improbable en puissance.
- T'en fais pas pour moi. Je sais où est le bar, et je peux me défendre, dit-il.
Il leva le bras en l'air et un gigantesque sabre tomba du ciel pour se planter devant ses pieds. Il le sortit d'une seule main. Impressionnant.
- J'te fais confiance.
On s'est checkés.
- Fais gaffe à toi.
- Toi aussi.
J'ai défait la sangle de ma basse et me suis accroupi en la prenant dans mes bras. J'ai respiré un grand coup. La musique devenait pensante. Tension.
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Je suis sûr que c'est elle. Je reconnaîtrais cette silhouette entre mille. Je m'éloigne de plus en plus du groupe et me dirige vers la ruelle où j'ai cru la voir.
La ville semble menaçante à mes yeux emplis de doutes. J'en étais à craindre que ces ruelles sinueuses puissent nous avaler, elle ou moi.
Mon coeur bat à tout rompre pendant 5 interminables minutes. Je suis plus en état de réfléchir correctement. Depuis le début, j'étais sûr qu'elle allait bien. J'avais surtout tout fait pour ne pas y penser. Peut-être que finalement je ne l'aimais plus, aussi. Je sais pas. Plus je m'approche, plus je suis désarmé, impuissant, faible. Gêné, comme si au fond de moi il m'était presqu'égal de ne plus la revoir, considérée au fond comme une amie de longue date perdue de vue, quoique colocataire de mon appart.
Le paradoxe temporel du sentiment. Pour moi en tous cas.
- Hey ! Je te cherchais. J'suis contente, je t'ai trouvé assez vite.
Lola. Je l'ai prise dans mes bras et on s'est serrés de toutes nos forces. J'arrivais pas à parler tellement j'étais heureux. Soulagé. Je sentais au fond de moi que je l'aimais au moins à nouveau. Chaque atome d'elle me percutait, véhiculant l'idée que mes sentiments avaient vraiment agi comme de pathétiques imbéciles, que passer ces années à ses côtés étaient la plus belle chose qui m'était arrivée en toute une vie.
Pourtant, le sourire que j'affiche me paraît un peu mince, bien frêle, en parfaite inadéquation avec le bonheur qui m'emplissait l'âme à ce moment là .
Je suis un Freak de l'émotion et du sentiment. Je vois pas d'autre explication.
Je me force à la serrer davantage contre moi, à respirer fort pour lui donner une chance de croire que je pleure au moins à moitié.
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- La dernière fois qu'on s'est parlés, je voulais plus te voir. CA N'A PAS CHANGE DEPUIS ! Martela Sonia comme elle sait faire, avec cette voix sèche et déchirante qui donne envie au pire badass de se cacher six pieds sous terre pour appeller sa maman sans que ses potes le voient.
- Laisse-moi une chance..
Neto était ferme, mais pas impératif.
- NONÂ !
- De m'expliquer. C'est pas vrai, tu laisses jamais les gens finir leurs phrases.
Joli salto arrière, mec. Mais il lui en faudra plus.
- Hey, les amoureux ! a coupé Solenne d'une voix inhabituellement tranchante.
Ca, par exemple, c'est pas mal du tout.
- RAAAAAAAAHÂ !!!
Et ça, c'était Sonia. Nul besoin de le préciser. Neto se marrait. Rien d'étonnant non plus. Profiter de chaque petite victoire, même si c'est au fond qu'une bribe de victoire, est important. Peut-être même plus que ça, d'ailleurs.
- Vous règlerez ça au bar. Même si on trouve rien à boire, je veux pas le savoir. Mais le premier qui lève le ton, c'est moi qui le calme, assenna-t-elle, le corps parcouru d'électricité.
Les deux se sont à peu près calmés.
Sébastien, qui avait pas ouvert la bouche depuis son arrivée -à part peut-être quand on l'a pris dans nos bras, mais on s'en fout de toute façon- m'a tapé sur le bras.
- Je sais que je paye mon cliché en disant ça, a-t-il dit de sa voix grave et profonde, mais on a de la visite.
Des ailes transparentes sont apparues dans son dos, et nos regards ont tous convergé vers lui, même si on commence tous à être vaccinés niveau bizarreries ici.
Comme celle devant nous, tiens.
Un machin massif à la tête fine et allongée, sans yeux mais à la bouche imposante -beau contraste avec la tête- et des bras plus épais que nos corps, a rugi un bon coup.
- J'vous regarde faire, a déclaré Soda.
Il se fout de nos gueules ou quoi ?
Je sais qu'on est quasi-insensibles à la peur, mais merde, on est pas à la hauteur d'un monstre pareil !
Neto jouait nonchalament avec sa lame.
- Question, a-t-il fait. Il a pas d'yeux mais est-ce que ça nous permet de dire qu'il est aveugle ?
Il s'est pris un coup de coude de Sonia. Ca doit être sa manière de dire "C'est pas le moment de faire de la philo, et encore moins de l'épistémo".
- Hey, mais c'était pas bête, pourtant... Bourrine, va.
- Du calme, a soufflé Solenne, concentrée, les yeux fixés sur le monstre, les lèvres raides, légèrement écartées.
Sonia a avancé vers le monstre d'un pas plus qu'assuré et lui a hurlé un "DEGAGE !!" retentissant.
Puis elle a échangé sa place avec celle de Neto qui s'est pris un revers à assommer un lion.
- Génial, maintenant j'suis énervé, a-t-il râlé en se relevant, après être resté quelques secondes au sol. On règlera ça tout à l'heure, miss, a-t-il ajouté en se retournant vers Sonia, le sabre sur l'épaule, tout en désinvolture en contraste à la rage vengeresse qui habitait la demoiselle.
Mon coeur battait à tout rompre, d'excitation. Pulsion de violence. Désir de justice. Je sens que ce monstre est plus que ce comme quoi il apparaît. Je ne suis que sensations et ressentis. Mais l'adrénaline ne monte pas.
- Ecoutez quand je vous parle, a dit calmement Solenne. Vous l'avez provoqué inutilement. Maintenant c'est nous tous qui allons en payer les conséquences. Mettez vos egos de côté dans ce genre de situations.
Faut dire que la résistance de Neto est étonnante. A bien y réfléchir, ça doit faire partie des règles physiques de ce monde. Ou être un corollaire de nos pouvoirs.
Sébastien a déployé ses ailes et d'étranges ondes lumineuses allongées, en forme de plumes, sont parties à une vitesse incroyable sur l'étrange appartion.
Neto était déjà au corps-à -corps, esquivant la plupart des coups et parant ou déviant les autres avec son sabre. Il passait la plus grande partie du temps la tête en bas.
Solenne se chargeait en électricité et je pouvais pas m'empêcher de trouver ça sacrément sexy.
- Et toi, tu fais quoi à part téléporter les gens ? lança-t-elle à Sonia avec véhémence.
Elle répondit rien. Sol secoua la tête en juronnant. Elle la tourna vers moi et me regarda droit dans les yeux.
- Qu'est-ce que t'attends ?
- Deux idées. Dont comment l'attaquer efficacement pour le tomber. Il fait bien 4 fois notre taille, si c'est pas plus. L'autre c'est comment m'énerver suffisamment avant de l'approcher. J'en ai bien une pour ça, mais elle me plait pas, et je pense pas que tu l'approuves non plus.
Chérie, fous-moi une baffe.
- Ca va pas ?
[Non, du tout. Bien vu ma belle.]
- Fais-le, s'il te plaît.
- Non... Je peux pas.
Sébastien est tombé pas loin de nous, sa belle gueule en sang. Perturbant.
- FAIS-LEÂ !! hurlai-je depuis mes tripes.
Dans le même état que moi, elle m'a balancé une baffe d'une violence retentissante qui m'a direct foutu le feu et la rage avec.
Enveloppé, enchanté d'une certaine manière par ce feu purificateur. Libéré. Provisoirement, peut-être, mais efficacement.
Suis devenu la bête de feu. Plus de pensées. Seulement casser. Détruire. Que ce monstre ne soit plus. Calme furieux en moi. Frappe de basse enflammée dans le vent. Boule brûlante projetée sur monstre gigantesque. Côtoie éclairs Solenniens. Disparaîs dans une colonne de feu, réapparais devant lui et donne tout ce que j'ai. Sans compter, sans merci, sans pitié.
Coups violents. Les siens aussi. Je tombe, me relève, repars à l'assaut. Le temps semble figé. Je me bats de toutes mes forces pour garder le contrôle aussi longtemps que possible. J'suis pas aussi doué que Neto pour esquiver ou parer, surtout qu'il s'agit quand même d'un adversaire redoutable, là . Lenne semble trancher aussi efficacement qu'un sabre, ça a de quoi surprendre. Penser. Me forcer à penser à ce que je fais. Garder le contrôle. J'ai que ce mot en tête. Je me le répète encore et encore, à chaque coup donné, à chaque coup pris. Je vole parfois en arrière, mais arrive plus ou moins a me rétablir avant de toucher le sol. Probablement stylé, mais c'est pas ma préoccupation. Je fatigue pas vraiment, mais Lenne se fait moins légère. Je tourne sur moi-même à chaque frappe pour compenser. Ca a l'air efficace.
Le feu protecteur a ses limites, mais quand je suis trop blessé, il prend le contrôle et me remet sur pied. Me sens invincible. Pourrais tuer cet adversaire à moi tout seul. Juste question de temps. Fauche ses jambes et l'embrase. Vois pas ce que font les autres. Espère seulement qu'ils vont bien. Encore quelques coups tournoyants. Colonne de feu, réapparais sur épaule.
Neto y était déjà . Plante sabre dans cou du monstre. Toutes ses forces. Entame à peine chair.
Colosse s'ébroue, tombons par terre dans fracas assourdissant pour déguster sol.
On se regarde. On fonce. Sol est derrière. Je la sens. Ses éclairs nous accompagnent. Surfe sur l'un d'eux et nous rejoint au contact.
Neto et moi des deux côtés. Frappons dans jambes et torse. Me prends des coups, pas lui. 'Chier. Brûle de plus en plus fort. Dois pas ressembler à grand-chose d'humain. Saute et revers dans gueule. Réception peu près normale.
Vois Sol, bras écartés en l'air, masse électrique tout autour. Reprends respiration. Corps tout tendu me fait mal. Fatigue un peu. Courbé mais garde tête droite.
Sensation étrange...
Vague d'énergie.
Une onde de calme m'a envahi. Ses ailes transparentes étendues au-dessus de lui, Sébastien s'est avancé, dans une aura de lumière. On aurait dit un ange. Vierge de toute blessure, cicatrice ou appréhension, il était en transe, le corps légèrement courbé en arrière.
Un magnifique rayon de lumière blanche, démesuré, s'est abattu sur le monstre, toujours entouré par le champ magnétique de Sol.
Show's over. Il est tombé, et le rideau avec lui.
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