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Tous les trois allongés sur le lit. Une belle musique post en fond sonore.
La vie.
- C'est la première fois que ça m'arrive, a dit Sofy. Je pensais pas que ça serait aussi bon.
- Te faire sauter dessus par une inconnue que ton mec a ramenée ou que ça finisse à trois dans le lit ?
- Les deux. Et t'es pas mon mec.
J'ai souri. Anna aussi.
- Même pas mal.
Petite pause. Je suis allé chercher une cigarette.
- Bon. Anna, ...
- Pas encore.
- Qu'est-ce qui se passe ?
J'allais lui répondre quand son téléphone a sonné. Elle s'est levée, nue, comme si j'avais besoin de me rappeller à quelle point elle est belle. Partie répondre dans la cuisine.
- Tu savais ? Fis-je avec un geste vers la direction qu'Anna avait prise.
- Oui.
Facile a dire maintenant que c'est fait. Pourtant ça fait son effet. Surtout si c'est Blanche.Â
- Mais t'es qui, toi ?
- Pas encore, Lester. Plus tard, je te le promets.
J'ai râlé.
- Nous sommes en plein paradoxe.
- Ouais, merci, j'aurais eu du mal à passer à côté ! Normalement j'étais pas censé te rencontrer comme ça, ni te ramener chez moi après avoir manqué de me faire écraser, tu devais pas te taper Sofy avant que je te la présente, et sans déconner, c'est quoi ces manières ?
Murmurer en gueulant, c'est marrant. Vous devriez essayer.
- Calme-toi, Lester.
- Non ! Tu vas tout de suite me
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Slurp. Rouler une pelle, ouais. C'était pas ce que je voulais, mais bon.
- Dire ce que je sais, oui.
Murmure d'une ange à mon oreille. C'est trop, je mérite pas.
- Elle va bientôt revenir.
- Et partira juste après.
- Ouais. Evidemment.
Les seins de Sofy se sont balancés un court moment après qu'elle ait fait irruption dans la chambre en claquant la porte. Si j'étais pas aussi obsédé par la curiosité qu'Anna avait excitée en moi, je lui aurais sauté dessus sans autre forme de procès.Â
- C'est la merde, je dois y aller.
Elle s'est rhabillée en vitesse. Je lui demande ce qui se passe ?
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Non, vaut mieux pas. De toute façon elle te le dira la prochaine fois.
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Ah bon, si tu le dis, Narrateur.
- C'était un plaisir, mademoiselle. A bientôt, j'espère.
- Compte sur moi.
Anna a le truc pour faire d'un sourire un moment envoûtant et enchanteur.
- Fais attention à toi.
- Toi-même.
- A la prochaine.
Je suis allé la raccompagner. «Ca va pas du tout. J'aurai sûrement besoin de te parler.»
Et voilà , renvoyez les violons.
- Ouais, bien sûr. Passe à l'appart quand tu veux. Et excuse-moi pour tout à l'heure. Et pour toutes les fois où j'ai probablement été un connard.
Smoutch, schclac, switch.
Retour à la chambre. La couverture à ses pieds, Anna était en train de se masturber.
- NON MAIS SANS DECONNER ?!!
Elle me répondit d'un gémissement.
- Allez, arrête tes conneries et dis-moi tout, maintenant.
- Nous sommes dans une réalité alternative, dit-elle sans arrêter de se toucher. Tu as des choses à y accomplir, dont une plus importante que les autres. Une fois que tu l'auras faite, tu retourneras d'où tu es venu.
- Et c'est quoi ?
- Toi seul peux le savoir, Lester.
- D'où tu connais mon prénom ? Et tout le reste ? Même quand on était ensemble, je te l'avais jamais dit !
Elle gémit à nouveau. Je me suis subitment calmé en la regardant plonger ses doigts en elle d'une main et jouer avec son clitoris de l'autre. Ça avait quelque chose d'hypnotique.
Elle était omplètement nue. Sofy est vraiment pas la seule à avoir des boobs à tomber.
- Tu sais comment ça va entre Sonia et moi, en ce moment ?
- Je n'en ai aucune idée.
- Super. Et qu'est-ce que tu sais d'autre ?
- Je t'ai déjà tout dit, Neto.
Elle m'a appellé Neto. Sympa, l'attention.
- Il faut que tu dormes, maintenant.
J'ai explosé de rire, sans penser à lui demander ce qu'elle allait faire, ni en quelle année on était censés être.
- T'en as de bonnes, toi. J'vais à un concert avec le reste d'espoir que je viens de sortir du micro-ondes - et me demande pas où j'suis allé le chercher parce que j'en ai pas la moindre idée - sans savoir que ce soir-là , c'est Apocalypse Party, bordel. Ensuite de l'autre côté je me retrouve à jouer au ninja et à casser la gueule à des streumons gigantesques sans être capable de comprendre comment j'y arrive ni d'où ils sortent, je retrouve celle que j'avais jamais cessé d'aimer, elle me fout son pied dans la gueule et après ça il est question de Dieu qui s'appelle Karma et aurait décidé de déclencher la fin du monde pour que les gens fassent enfin ce qu'ils étaient supposés faire depuis le début. Et quand j'ai finalement décidé de suivre les autres dans ce truc de taré, je me retrouve dans un univers alternatif à la con dans lequel j'ai à peine plus de 20 ans et je t'ai déjà rencontrée.
J'y comprends rien.
- Au contraire.
Â
BLACK ME OUT.
Â
Comme si elle venait de lire ces mots, elle s'est levée, m'a pris dans ses bras et je me suis rappellé de rien.
Â
Â
Je me suis retrouvé en slip dans mon fauteuil, avec mon portable dans la main. J'ai reçu un SMS en pleine gueule. «Sonia», disait mon téléphone.
Putain le rêve. Vais pouvoir éviter toutes mes erreurs. Clope entre les lèvres, je suis allé me chercher une bière. «J'ai eu raison de lui faire confiance», me dis-je en essayant d'empêcher mon coeur d'exploser trop fort.
Coeur qui a loupé trois battements quand un «Neeeetoooo... Reviens au liiiit...» a retenti avec la douceur d'une tempête de plumes dans les murs de mon appart.
Et j'ai absolument aucune idée de qui c'est.
Â