TOTORRO.
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Ah, Totoro... Chef d'oeuvre de l'animation japonaise que j'ai pas vu.
Le personnage éponyme est un esprit des bois, sorte de grand ours tout mignon, pacifique et gentil, qui aide des enfants dans leurs tâches de la vie quotidienne. Ce film contemplatif a aussi donné son nom à un astéroïde.
Pourquoi je vous dis ça ? Parce que justement, Totorro, c'est tout ça. Un post planant et posé, pas loin des profondeurs du Pacifique, qui ne met pour autant pas la rage de côté. Ça explique peut-être la présence de ce deuxième «r» qui évoque Zorro et poserait le groupe en fervent défenseur d'une musique donnée sans merci ni mode d'emploi.
A leurs côtés, on traverse des ambiances, des paysages qui prennent par leur musique un nouveau souffle, une aura dorée, apaisante. Même dans les tempêtes sonores qui sévissent en général dès le milieu de leurs morceaux, un équilibre est là , parfois fragile, mais toujours présent, comme pour nous rappeller que c'est aussi ça, la vie. L'inconnu et la prise de risque, les défis qu'on relève, faute de quoi on tombe, le désir d'aller plus loin, moteur irréfutable, et par dessus tout, cette sensation étrange que tout n'est qu'une seule chose.
Totorro livre une musique épique, unie, cohérente et limpide. Chacun de leurs morceaux te parlera de différentes façons suivant les circonstances dans lesquelles tu l'écoutes. D'accord, c'est vrai pour la musique en général, surtout quand elle est instrumentale, mais les Rennais arrivent à accéder à un niveau supérieur. Ils envoient comme Mogwai, et j'exagère à peine. Le batteur nous sort même sa steeldrum* sur un morceau, et là , la salle déjà étroite du Fiacre se fait encore plus intimiste pour une intro sensuelle aux relents de traditions africaines.
Et ça, ça prend tout le monde au coeur. Progressivement, l'intensité monte, les corps se cambrent dans un mouvement commun pour finir dans une explosion jouissive et électrisante.
Ce soir là , j'ai pris ma claque jusque dans le futal, d'autant plus que je ne venais pas pour eux, mais pour les Caennais de Sugartown Cabaret. Leurs voisins Totorro ont pourtant retenu toute mon attention, grâce à un feeling puissant et une maîtrise instrumentale digne des plus grands. Je ne peux que vous conseiller de juger sur pièce en checkant les liens sous la chro. En leur achetant des Eps. En réservant leur album. En en parlant autour de vous. En paraphrasant Eric et Ramzy : «Cette musique est de toôôute beââuté».
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Orjan.
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*Un truc qu'il a fallu être un grand malade pour l'inventer.
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ok je sors.