Vendredi 21 mars 2008 à 11:26

Où le titre du chapitre est aussi la huitième chanson d'un groupe bordelais, où on rencontre du jeu de mots, de l'humour en barres (si si, cherchez bien), un nouveau perso fan de Dr Pepper et surtout des clins d'oeil. Oui mademoiselle. Du vrai clin d'oeil, du pur du beau, du bien fait. Et où c'est normal si vous retrouvez des gens que vous connaissez dedans.
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J'ai eu une sensation de déjà-vu en arrivant dans le bar. Les mêmes sons, les mêms images, les mêmes sentiments. La même ambiance psychosante et enfumée.
Je me sentais en terrain connu, comme dans un rêve. Mes émotions correspondaient pas vraiment à mes pensées.

J'ai d'ailleurs été à peine impressionné quand je me suis rendu compte que les gens qui peuplaient ce bar n'avaient pas grand-chose d'humain.

Un type avec des tentacules buvait une bière en discutant avec un barman en feu; un mec avec un oeil en plein milieu du front était en train de draguer une magnifique femme sans bouche et avec des ailes dans le dos. Il y avait même un dragon qui dormait tranquillement dans une niche au fond du bar.

Un mec bizarre et torse nu, au corps strié de rouge et de noir, commanda un coca. Il bousula légèrement un homme à la tête de chat en costume beige, et s'excusa alors qu'une barmaid au regard brillant lui avançait son coca en s'allongeant de tout son long sur le bar, offrant une jolie vue sur son décolleté.

C'est qui ça ? Où est-ce que je suis tombé ? D'abord un mec qui se téléporte, ou je sais pas quoi, ensuite un nain en rouge avec l'accent italien...

- Ne ditees paas de maal deu noouus !

Un nain habillé en cosaque. Avec l'accent russe qui va avec.

- Mais mais j'ai rien dit !
- Péeu impoorrte. Jéeu dois vouss aideer, monsieur. Perrmetez-moi de voous expliquer ceee qui se passe ici. En faaait, ici, vous êeteuus...

Le type au coca est arrivé en plein milieu de sa phrase :

- Hé attends, mec ! Tu vas le laisser t'expliquer tout ça aussi lentement ? Mais tu veux y passer la nuit ou quoi ?
- Sssoodaaa, rrressste eeen dehooorrrrs de çaaaa...
- Hé, Rumplesztisch, tu veux pas me laisser expliquer ? Ca va encore nous prendre deux heures sinon.

Sans attendre la réponse, le drôle de type a pris la parole.
Il s'est avancé vers moi et a plongé ses deux mains dans les poches en se penchant vers moi pour me regarder fixement. Je me sentais vraiment mal à l'aise, d'autant plus que ce type n'avait pas grand-chose d'humain.

- J'me présente, Soda, démon de mon état. Et toi, tu t'appelles comment ?
- Euh... Pierre.
- Ok, tu sais où tu es ?
- Euh... non.
- Ici c'est le Snowbar. Tu peux y trouver pas mal de gens très différents, mais c'est rare d'y trouver ce que tu es venu chercher, en fait. Tu vois les portes, en haut ? Elles portent chacune un nombre. Chacune de ces portes t'emmène à différents endroits, tu comprends ?
- Euh... non.
- Oh, désolé ! Tu viens du monde réel, j'oubliais... C'est pas facile.
Tu dois vachement flipper, non ? Bref, en tous cas, le monde réel, c'est terminé. Enfin, il reste quelques fragments de ce monde, mais je sais pas qui s'en occupe. En tous cas, ici, c'est pas seulement un bar, c'est aussi un point de rendez-vous pour tout le monde. Tu peux aller et venir librement dans toutes les strates existantes en allant tout simplement ici. J'te vois venir, mec ! (en disant ça, il m'a fait un clin d'oeil plutôt amical) Tu vas sûrement me demander comment revenir à ce bar ? C'est super facile en fait, c'est l'élément commun à toutes les strates.

T'as compris ?

- Euh... non.
- J'm'en doutais. En même temps, y'a rien de plus normal. Allez, viens, j'vais te payer une bière. Hé, Tonton ! Une binouse !
- T'es malade ?
- Mais non, c'est pour le p'tit !

Le barman en feu lança la bouteille vers Soda, qui l'attrapa au vol, l'ouvrit et me la tendit. Elle était bizarrement fraîche.

Soda prit une table juste derrière la jolie fille sans bouche et je m'assis en face de lui sans rien dire. J'étais dans un drôle de rêve, pas vraiment un cauchemar, mais pas un rêve agréable non plus.

Il désigna la fille derrière lui du menton et me glissa avec un clin d'oeil :

- J'aime les filles silencieuses.

Je me forçai à sourire.

- Allez, bois un coup, ça va te calmer.

Effectivement. C'était pas un goût normal pour une bière. Une mélodie assez douce que j'avais jamais entendue auparavant emplit mes oreilles. J'avais moins peur.

- Il est temps que j't'explique, si tu le veux bien.
- Vas-y, je t'écoute.
- Tu viens du monde réel, et le monde réel, c'est fini, pouf ! terminé ! Le truc que tu sais pas, c'est que le "monde réel" que tu connaissais n'était pas le seul endroit où il est possible de vivre. En fait, y'a plein d'endroits bien meilleurs pour ça. On appelle ça des "strates". Chaque strate à sa particularité, et évidemment, il te faut toute une vie pour espérer en faire le tour. Mais c'est pas pour ça que vous êtes là.

- "Vous" ?
- Ouais, "vous". T'imagines quand même pas que t'es arrivé là tout seul ?
- Ben...
- Le monde "réel" est mort, mais c'est pas pour autant que ses habitants sont morts avec lui ! Tu croyais quand même pas que t'étais l' "Elu" ou je sais pas quoi ? Hahahaha, non ! Y'a pas d'Elu, mec ! Garde ça pour les contes fantastiques ou pour le cinéma d'action, ici ça n'intéresse personne.
Y'a pas d'élu. Mais y'a le destin.
Et ce destin, qui entre nous, est bien sympa, vous a tous dispersés dans différentes strates.

Tout en l'écoutant, je buvais ma bière, qui ne semblait pas se vider pour autant.


- Pourquoi ?
- Oh, y'a bien une raison. Y'en a même plusieurs, en fait. Je suppose que je pourrais te répondre... mais ça te gâcherait le plaisir de la découverte.
- Mais on a un truc à faire, ici ou quoi ?
- Pas vraiment. Les strates sont une manière concrète d'évoluer en tant qu'humain, elles sont une manière comme une autre de devenir heureux. Mais en aucun cas ne crois que tu es obligé de faire tout ça. Tu as tous les choix. Tu peux par exemple décider de rester ici.
- Il faut que je retrouve les autres. Ils sont où, là ?
- J'en sais rien. Mais tôt ou tard, ils se retrouveront bien là.
- Non, je veux pas attendre ici.
- T'es pas à l'aise, comme ça ?
- Si, mais... il faut que je les retrouve, tu comprends ?
- Ok, libre à toi de suivre tes principes. Mais je te préviens, la suite va pas être forcément facile. Tu veux que je vienne avec toi ?

Je sais pas qui est ce type, mais il a l'air de connaître ces différents mondes mieux que moi... Et là, j'ai pas vraiment le choix de toute façon. La voix du nain me revint en mémoire. "On a toujours le choix, my friend !"

- Ouais. C'est peut-être mieux comme ça.

Soda s'est levé sans rien dire et s'est dirigé vers l'escalier. Une pancarte en or annonçait "Heaven" à l'étage. Il a ouvert une porte, qui portait le chiffre 4.

- Après toi, mon pote.





Mercredi 26 mars 2008 à 19:14

Dans lequel on trouve du vécu, des rêves, des blagues sur les étudiants de prépa, des réactions typiquement masculines, et un final dantesque !
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Soda a refermé la porte derrière lui.
Je me suis retrouvé dans un endroit que je connaissais très bien : ma prépa. On était à la prépa de Camille Jullian, en plein Bordeaux. Dans le monde réel, quoi. Sauf que j'étais accompagné par une espèce de démon torse nu.

- Brrr... Fait frisquet, ici !
- Tu trouves ?

C'est pas qu'il me fait peur, mais je ne connais pas ce type. Et puis il est pas humain, en plus... Si jamais quelqu'un le voit...

- Si jamais quelqu'un te voit, ça va être la panique, tu crois pas ?
- Seulement si cette personne est vierge.
- Ben pourquoi ?
- Parce qu'elle aura pas niqué !!

Il s'est mis à rire à gorge déployée.

- T'es con, Soda !
- Oooooh ! On dirait bien que ma bibine fait enfin effet ! Tu n'as plus autant peur de moi, et en plus, tu m'appelles par mon prénom !
- Euuuh...
- Bon. Je crois que pour commencer, je ferais mieux de me trouver des fringues, non ? Alors... Où est-ce que je peux me trouver une chemise blanche... ?

Il commença à chercher partout dans les salles de classe. L'étage était désert et Soda n'était pas très bruyant, mais je m'imaginais mal expliquer sa présence au premier pion qui passerait par là.

- On pourra en acheter plus tard, y'a des magasins dehors.
- Peut-être, mais en attendant, j'ai froid, moi ! J'vais bien trouver mon bonheur, ici, quand même ! Ces bien-pensants, ils ont de tout...
- Ces quoi ?
- Ces bien-pensants. Les gens bien comme il faut, ceux qui ont du pouvoir et qui l'utilisent. Les gens plus ou moins influents. Les bien-pensants, quoi...

Je le regardais s'affairer dans les classes, cherchant partout des fringues alors qu'il n'y avait que des affaires de cours dans la plupart.

Et les autres sont ici ? Qu'est-ce qui leur est arrivé, si le monde a disparu ? Et quel est ce monde-là ?

Soda coupa court à mes réflexions en se plantant devant moi d'un air triomphant.

- Haha ! En voilà une ! Mais elle est pas un peu courte ?
- On appelle ça un chemisier. Et c'est les filles qui en portent, ici.
- Je me disais bien que ça sentait trop bon...

Visiblement déçu, il enleva le chemisier et le respira en fermant les yeux :

- Tant pis, je vais prendre autre chose.

J'ai entendu du bruit. Des pas dans le couloir. C'est forcément un pion.

- Soda, cache-toi ! Ferme la porte et reste tranquille, quelqu'un vient !
- Hein ?

J'ai poussé Soda dans la salle de classe et j'ai claqué la porte le plus vite possible.
Les pas se rapprochaient. Ca craint...

Je ne vais pas dire que je suis un élève modèle, mais en général, je ne fous pas le bordel au lycée. Et vu que c'est une prépa... je risque de prendre cher. Dan et Nico sauraient quoi faire dans des situations comme celle-là, mais moi, je n'ai pas l'habitude d'y faire face.

Attends une minute. Si on est dans une "réalité parallèle" ou je ne sais quoi... Ca veut dire qu'il y a des gens ici ? Ca veut dire que le autres sont là aussi ? Ca veut dire qu'il y a un moyen de retrouver la réalité qu'on connait ?

Soda a claqué la porte distraitement et a fait un bordel pas possible.

- Heu, je suis désolé, y'a eu un courant d'air...

Plus d'air. Je ne peux plus respirer à cause d'une peur qui me colle au ventre.
Ce n'est pas un pion qui me fait face, et ce truc-là n'a rien à foutre dans une école. Et il ne répondra certainement pas à mes questions.

Marchant sur les mains, soutenu par des bras plus grands que son corps et balançant ses jambes trop courtes pour toucher le sol; et de toute façon trop fines pour porter un corps si grand, un monstre filiforme s'avançait vers moi.
Sa tête de la taille d'une balle de hand me fixait d'une oeil unique, vitreux, hagard.

Il était plutôt lent, mais la terreur me paralysait. J'ai enfin compris pourquoi les gens meurent si vite dans les films d'horreur, alors qu'en tant que spectateurs, nous comprenons tout bien avant eux, et nous savons exactement quoi faire, alors qu'ils se démènent et répètent cent fois les mêmes phrases.

J'ai enfin compris que la peur, c'est juste une histoire de point de vue.
J'ai enfin compris que la réaction qu'on aura face à cette peur dépend de ce point de vue.
J'ai enfin compris qu'il faut sans cesse prendre du recul.

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Réagis, Kepa. Fais quelque chose. Cours, bats-toi, ou je sais pas, mais fais quelque chose. Vite.
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C'est super lent, mais la scène est accélérée par la peur. Je sens mes membres trembler, le froid me mordre, mon estomac me trahir.

J'ai fini par reculer. Mon dos s'est collé contre la poignée de la porte. J'ai machinalement tiré mon bras en arrière et ouvert la porte avant de me précipiter dans la salle où Soda était en train de feuilleter des agendas appartenant visiblement à des filles, assis sur une table.

- Huhuhuhu, la coquine...
- SODA, SODA !!
- Heing ?
- Soda, c'est incroyable ! Y'a un monstre dans le couloir !!
- Houlà.

Soda a laissé tomber les agendas et les petits papiers roses (ainsi qu'une boîte de préservatifs qu'il s'empressa de ramasser et de fourrer dans sa poche) et il a couru vers la porte, avant de s'arrêter net, sans prendre la peine de la refermer.

- Hé, c'est pour ça que tu me déranges ? me lança-t-il depuis le couloir.

Il s'est mis à rire doucement. Pas un rire de frimeur, plutôt un rire franc et calme.
Je l'ai rejoint et j'ai senti une énergie particulière sortir de lui. Comme un genre d'aura, le truc qui indique immanquablement une personne au dessus du lot.

Sans la moindre peur, Soda s'est approché du monstre, les mains dans les poches et un sourire désinvolte sur le visage. Les stries noires et rouges qui parcourent son corps se sont mises à briller, alors que tout autour de nous s'assombrissait.

Soda a planté ses yeux dans celui de la créature, qui s'est arrêtée d'avancer.
Il tourna son regard vers moi :

- J'ai pas envie d'le tuer...

Le monstre lui a balancé son bras trois fois dans le visage et dans le ventre, lentement, en se tenant en équilibre sur l'autre.

- Même comme ça, j'ai pas envie.

Encore une fois, la même chose.

- Non non, toujours pas...

Le monstre l'a attrapé dans ses mains et a essayé de le broyer, ou au moins de l'étouffer.

- C'est tout ce que tu sais faire ? Bah franchement c'est pas terrible...

Le monstre cligna de l'oeil.

- D'abord, je sais pas vraiment ce que tu fais là, ensuite, je comprends pas pourquoi, et pour finir je comprends pas comment non plus. T'as une idée ?

Soda a pris le monstre à bras-le-corps et l'a jeté par la fenêtre, sans l'ouvrir.


- Qu'est-ce que c'était que ce truc ?
- Le signe que la fête commence !








 

Vendredi 4 avril 2008 à 22:29




Voilà, ça va faire un mois que j'ai commencé l'histoire de Siko.
Et je suis fatigué. Fatigué parce que Siko m'a obligé à ouvrir les yeux sur beaucoup de choses.

Sur l'absurdité de ma condition, ou de la condition humaine en général.

Sur le poids que peuvent avoir les mots parfois.
Comment sans le vouloir on peut allumer une flamme et comment sans le vouloir, cette flamme brûlera ton arbre jusqu'à ce qu'il n'en reste que des cendres. (Salope de Paine... Esthétique de la haine ordinaire...)

Sur la beauté de la musique en général et de la vie en particulier.

Sur la futilité des mots face à certaines personnes, certaines situations.

Sur le fait que le personnage qui existe le plus dans cette histoire est aussi celui qui apparaît le moins.

Sur le fait que j'ai mangé du chocolat aux corn flakes. Quand j'ai vu ce qui était écrit sur l'emballage, j'ai eu envie de vomir et de faire un court-métrage.

Sur le fait que j'ai bouffé des sandwiches toute la semaine. Putain d'exposé d'histoire de merde.

Siko m'a aussi ramené en bloc des souvenirs que j'avais crus définitivement enterrés dans le jardin des Hespérides, avec le magnifique cheval de la New-Wave dedans.

J'ai chopé une dorso-lombalgie en courant après un bus (véridique ! En plus c'était même pas le bon !)
... Bon c'est vrai que les 5 heures par semaine que je passe sur ma Lenne ont plutôt aidé. Mais bordel de merde, ça fait mal !

Je suis en train de me faire enc**** par le mec d'Orange qui veut absolument me vendre une carte d'1 Giga pour le prix de 2... Pas très marketing, ça.

Je suis foutrement blasé par les gens bien comme il faut. Ils ne m'énervent même plus, ils m'ennuient. C'est pire... ça veut peut-être dire que je me désintéresse de ma propre existence ?

Je me fais peur.
Je fais peur aux gens dans la rue. Même aux gros mastards qui ont "FUCK" taouté sur le bras gauche et "BORN TO PETE TA GUEULE" sur le bras droit. A croire qu'ils ont un "JE T'AIME MAMAN" tatoué sur le coeur...

Je me fais aussi peur à raconter ma vie. Mais tant pis. Y parait même qu'il y a des gens qui aiment avoir peur.

Je me suis fait une peur bleue un soir. J'avais l'impression que quelqu'un m'observait et que j'avais des espèces de trucs dans le dos...
Arrête de te marrer devant ton écran, je me prends pas pour un ange...

Je balance des phrases qui me tombent des nues, et le pire, c'est que ça fait sens.

Je vais devoir réécrire Siko. C'est trop mal écrit, et je sais que je peux faire mieux. J'aimerais tellement ne pas avoir à parler de moi.
Je déteste faire ça. Je me sens complètement nu après.

J'aimerais m'allonger, dormir et être enfin en paix avec moi-même et avec les autres. Ne plus avoir de questions à me poser, parce que je saurais que j'aurai les réponses pendant mon sommeil.

J'aimerais aussi être un lapin orange. Un de ces hommes vides et vaniteux qui passent le moins clair de leur temps à réfléchir. Un bonheur en codes-barres bien formaté, mais un bonheur quand même.

J'aimerais que ma vie soit comme MSN. Peut-être que comme ça je pourrai me déconnecter sans arrêter de vivre pour autant. Brancher mon cerveau en bypass, pour plus avoir à me sentir seul. Pour ne plus avoir à brancher ma Lenne qui me réchauffe le coeur. Brancher mon existence en spin-off. Me concentrer sur ma vie quand j'en ai envie, mais pas pour autant arrêter de l'écrire.

C'est un peu impossible.

Un peu. Mais pas totalement.

J'suis un comique en fait. J'ai l'immense prétention de comprendre les gens mais je n'arrive pas à me comprendre moi-même.

C'est super drôle...

C'est pas le but, pourtant...

J'ai mis 10 ans à accepter que je pouvais accepter qui j'étais. Que je rentrais pas dans le moule au point que l'étiquette qu'on me collerait dessus pour me définir le mieux serait "schizophrène".

- Quoi d'neuf, docteur ? Je sais pas ce qui te prend, mon p'tit lapinou, mais depuis 5 ans tu t'entêtes à me soigner pour une maladie que j'ai pas...

La vache, ça doit être une blague. Non, doc, désolé de te décevoir, mais je suis pas fou. Je suis simplement abruti par le lithium et la dopamine que tu me fais avaler en continu. Je sais que ça porte des jolis noms, tout ça, mais ça suffira pas. Ce médicament est supercool, mais il me comprendra pas à ta place.

Ouais. Comprendre. J'écoutais tout le temps cette chanson-là (c'est la numéro 8... hahaha...), et j'ai jamais arrêté de l'écouter depuis.
Je sais que des gens comme moi, y'en a des milliers. Des milliers de gamins autistes ou surdoués, paranoïaques ou hébéphrènes, névrosés ou schizophrènes.

Y'en a des milliers que pas un n'est foutu de comprendre.

Personne n'en fait l'effort. On rentre dans la dictature du "Moi, je".

"Les freaks peuvent aller se faire foutre, nous on n'aime pas les gens pas comme les autres."

Je suis un de ces freaks. Et je vous emmerde.

J'aimerais comprendre les autres. Pas les gens, pas monsieur tout-le-monde, celui qui va se retrouver dans les tests de personnalité de Jung dans les 6 premières déterminations. (Si je me rappelle bien, la 7 et la 8 sont les meilleures. Les plus intéressantes en tous cas. Mais ma mémoire est pas super. J'ai Alzheimer, et tant mieux. Comme ça j'oublierai plus vite d'où je viens et pourquoi je marche à l'envers sur cette plage tellement vide.)

J'aimerais comprendre les gens pas comme les autres. D'où Aurélien tire sa bonne humeur et son décalage constant, par exemple.
Ou des détails sinon. Comme pourquoi toutes les chansons que j'écris finissent toujours par se réaliser. Et pourquoi tout finit toujours par s'arranger, aussi.

Je suis malheureux. Ca veut pas dire que je suis pas heureux.

Ca veut dire que je suis heureux, mais pas comme il faut. Pas comme il faudrait pour vous plaire.

Je suis pas schizophrène. Je suis pas un mouton, et je suis incapable de baver sur une inconnue. Je suis incapable de tenir une discussion sur "quelle est la meuf de la promo la plus baisable, à ton avis ?"

J'en suis foutrement incapable.
Et j'en suis heureux, tu peux pas savoir.



Mercredi 16 avril 2008 à 20:26

LIDS.

Les Impertinents Du Spectacle
Leaders Incontestés Du Swedish
Les Incompétents Du Scénario
Les Incontinents Devraient Sortir
Légèrement Indifférente aux Déficiences Salariales
L' Incrédule Du Suicide


Jeudi 1er mai 2008 à 21:37




We salute you !


Quelques petites explications pour les nouveaux venus et les boîtes de chocolats.

L'histoire de Siko peut se lire de plusieurs manières différentes :

- Premièrement, vous prenez tout le blog à rebours et vous cherchez tous les chapitres. C'est long, c'est chiant et c'est pas drôle.

- Deuxièmement, vous prenez à gauche dans le menu et vous cliquez sur "L'histoire de Siko". Ensuite, vous prenez les pages qui s'offrent à vous à rebours. Donc le premier chapitre se trouve en dernier et le dernier en premier. Comme avec Goldman. L'avantage du truc, c'est que ça permet de suivre l'histoire plus facilement, et éventuellement de revenir lire de temps en temps si ça vous a plu sans avoir à remettre le blog à sac. Bande de vandales.

- Troisèmement, vous pouvez croire que tous les personnages existent.

- Quatrièmement, c'est pas obligé.

- Cinquièmement, vous n'êtes absolument pas obligés de me laisser un tag avec dedans : "c'est beau ici ! ^^" ou dans le pire des cas, "C bO issi ! lolmdrxplodrptdrhahaha que ma blague est démentielle, je m'en tape les couilles par terre, mon ami !"

- Sixième ment : c'est pas bien de mentir. Surtout quand on est en sixième.

- Septième dit vrai : La plupart des faits relatés (et frelatés) viennent de mon esprit dérangé. C'est pas trop difficile à comprendre, donc j'espère que ça vous plaira quand même. Si c'est pas le cas, allez vous faire foutre. 312.

- Huitième dit la vérité : Que vous aimiez ou pas, vous avez tout à fait le droit de le dire, et les commentaires sont faits pour ça. Les tags aussi. Usez et abusez de ces machins-là, mais gardez à l'esprit que les critiques pas constructives aboutissent souvent à des superficides dans les règles de l'art.

Mesdemoiselles-Messieurs Merci.


PS : La photo vient de Griz. Utilisée sans permission. Mais merci à lui quand même !

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