Lundi 24 août 2009 à 23:23

Dans lequel j'ai caché quelques choses.

Dans lequel l'humour de mon pompiste est à base de blagues bidons.

Dans lequel il y a TOI ! ainsi qu'un lémurien.

Dans lequel, dans lequel, dans lequeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel

Dans lequel le narrateur est méconnaissable.

Dans lequel on explore la contrad(d)iction féminine.

Dans lequel on voit les séquelles du passé comme le pont entre présent et futur.

Dans lequel j'ai bien envie d'aller me coucher après ça.

Dans lequel "mais putain, c'est quoi ce bordel ?"


Dans lequel...


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- Je t'offre une clope ?

- Merci.


On marchait dans la brume, tout seuls. Le campus me rappellait des souvenirs, qui devenaient de plus en plus amers à mesure qu'on avançait.

- Regarde. Y'a un tram.


J'ai regardé dans la direction que me montrait Sonia. Il semblait nous attendre.


- Tu crois que c'est par là ?

- Aucune idée, mais ce sera plus rapide que nos pieds, c'est certain.


La porte était ouverte et s'est fermée derrière nous. Le tram a démarré.



Sonia tremblait. Elle est allée s'asseoir et je l'ai suivie.



- C'est vide ici, hein ?

- Je crois bien, ouais. Pourquoi ?

- J'ai cru voir un groupe de gens, par là.

- Ca doit être le bédo...

- Ouais, sans doute.

- Tu sais où il va ? T'habites ici, il me semble.

- Yep. Il va au centre-ville. On trouvera peut-être quelqu'un là-bas.

- Hé ! regarde bien, là. Tu vois rien ?




J'ai regardé attentivement. Et effectivement, il y avait un groupe de gens qui semblait apparaître par intermittences. J'ai senti le feu faire un tour au fond de moi. Sonia tremblait de plus en plus.

Elle a posé son paquet de clopes sur le siège et m'a fait signe de la suivre. On s'est approchés du groupe. Leurs voix semblaient éthérées, lointaines.

Et flippées, aussi. Ils parlaient doucement, avec des trémolos dans la voix, comme s'ils avaient été choqués par quelque chose qu'ils avaient vu.



Inutile de se demander quoi.



Une forme a emergé derrière ces gens qui ressemblaient à des fantômes dans une boule floue.

Sonia a étouffé un cri et je me suis retourné sur un paquet de cigarettes.


- Fais gaffe ! Y'a quelque chose là !

- De quoi tu parles ?


J'ai ramassé le paquet de cigarettes et je me suis pris une droite qui m'a fait voler sur la moitié du tram. Sonia a crié mon nom très fort, et je l'ai à peine entendue.


Il est où ? C'est quoi ce truc d'ailleurs ?



Je commençais à brûler.


J'ai brassé l'air devant moi et entendu un grognement. Je l'avais trouvé. J'ai enchaîné quelques coups dans cette direction, puis des mains m'ont porté et lancé vers Sonia.

- Cours ! Je l'occupe pendant ce temps ! ai-je balancé entre deux souffles. Et toi, montre-toi, saloperie !

- Ce n'est pas pour toi que je suis ici, jeune homme.



C'était pas la voix du singe. C'était autre chose.

Il m'a poussé et s'est dirigé vers Sonia.


Il s'est rendu visible, c'était assez étrange. Comme s'il avait toujours été là mais qu'on ne le voyait que maintenant. Il mesurait deux mètres et demi et semblait taillé dans une roche noire. Il portait un pantalon qui avait l'air d'être pile à sa taille et ses bras étaient gros comme ma

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STOOOOOOOOP !!! Tout ce que tu veux mais pas ça ! Par pitié !

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Comme ma jambe, j'allais dire comme ma jambe. Calme-toi un peu...


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C'est pas ça, c'est juste que j'en ai marre des descriptions à deux balles approximatives et chiantes.
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Ah d'accord. Autant pour moi.


Quoiqu'il en soit, le géant de pierre s'est adressé à Sonia.


- C'est toi que je veux. Toi qui crois qu'un arbre peut cacher la forêt, alors qu'il en fait seulement partie. Toi qui crois que les mensonges ont valeur de vérité et que les illusions sont la matière de la réalité.


Il parlait avec une voix flippante. Classe mais flippante.


- Toi qui l'a fui pour te fuir, toi qui as si peur de ton reflet dans le miroir, toi qui vois le diable dans le regard des autres. TOI dont les mots te trahissent, même si tu refuses de te l'avouer. Toi qui vis cachée par peur de ton propre regard. Toi qui ne peut admettre les vérités que tu sais. Je suis là pour toi.


Pendant qu'il faisait son speech, je suis passé derrière lui tout doucement (des heures d'entraînement à Metal Gear Solid, ça aide) et je lui ai balancé mon bras enflammé.


Je sais pas pourquoi, mais je suis sûr qu'il savait que j'étais derrière lui. Il a encaissé le coup et à continué à parler. Face à lui, Sonia était morte de trouille, mais n'en laissait rien paraître. Ou alors le minimum.


J'ai essayé de le frapper de différentes façons, dont certaines assez spectaculaires, mais il ne bougeait toujours pas, et je commençais à sérieusement me faire mal aux mains et aux pieds.


- Calme-toi, toi.


Il m'a repoussé d'un revers de la main qui m'a déménagé les entrailles et je me suis effondré comme un cake aux cerises sur la banquette du tram.


J'ai entendu des voix floues au loin.



- Sonia, réponds-moi, maintenant.

- LAISSE-MOI TRANQUILLE !!




Le tram a tremblé. J'ai entendu un cri d'homme, et un rire de femme sangloté. J'ai senti qu'on prenait deux virages, entendu une voix de femme, vu le visage de Sonia pendant une demie-seconde qui s'est imprimée sur mes yeux, pensé à Solenne, et je me suis éteint dans le néant.










Dimanche 7 mars 2010 à 21:58

Vous avez crié pour ça. Vous êtes venu(e)s me faire chier au bar dans mon sanctuaire mystique de méditation transcendantale avec des bières sur des tables et des chaises autour. Vous avez pleuré pour ça. Ou alors c'était parce que tu t'étais coincé les doigts dans la porte. Je sais plus, j'étais bourré occupé à signer un autographe à Jean-Paul Sartre. Vous m'avez payé des filles   supplié à genoux. Vous avez menacé de tuer mon chien imploré ma clémence, mon pardon, et mon infinie miséricorde. Oui, parfois les gens sont violents me confondent avec Jésus. C'est à cause de la barbe. 

Bref. Trêve d'effets à la con et d'humour douteux.

Les chapitres suivants (2,3,4... je sais pas, y'en a pas mal, et je les retravaille en même temps que je les réécris) ont été écrits entre la Crète et Boredom City, et donc entre les vacances d'été et il y a une semaine ou deux. Il me manque d'ailleurs une partie de Neto, que je vais retrouver ou mourir en essayant devoir réécrire.

Pour des raisons qui me sont propres (lavées avec le chat), je mets en ce moment l'accent sur [ATTENTION, GROS INDICE !] Sonia et Dan d'une part, et Neto et le concert, d'autre part. [Fin de l'indice. Vous pouvez faire des crèpes et reprendre une activité normale]


Ne vous en faites pas, je n'oublie pas les autres personnages, ni l'interview. Patience, donc.

J'espère que vous trouverez ce chapitre assez mortel et stylé, assez intéressant aussi. Certain(e)s l'ont remarqué, je fais un certain travail d'analyste sur mes personnages, donc sur les hommes et les femmes, donc si jamais vous trouvez certaines réactions illogiques ou quoi, merci de m'en faire part afin que je puisse préciser et affiner mes personnages au maximum.

Un chapitre assez court je trouve, bien que j'aie rajouté pas mal de choses par rapport à la version papier. Je dois avouer que je suis assez fier de moi, même si j'essaie de garder le maximum d'humilité et d'autocritique. Vos commentaires sont comme toujours évidemment bienvenus.

Je mets fin à cette longue et chiante intro pour vous présenter le chapitre 22. Lecteurs, chapitre 22, chapitre 22, lecteurs.
Chips ?





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La nuit semblait éternelle. Depuis le concert où le temps avait semblé s'arrêter, elle ne sous avait pas quittés. Parfois brumeuse dans les nuages, parfois presque douce, d'autres fois encore noire comme les cendres qui tombaient de nos cigarettes, mais omniprésente.

J'ai jeté un coup d'oeil à Sonia. Elle semblait clean à présent.


- Alors, bro, ça fait un bail, c'est vrai. Qu'est-ce que tu deviens, depuis tout ce temps ?


Trop compliqué. Pas envie d'en parler. J'ai gardé le silence.


- T'as peur ?
- Copine, études, concerts... Tu connais la chanson.
- C'est bien.

Un silence. De la fumée hors de nos bouches.

- Donc t'as peur.
- J'en sais rien. Quand je brûle, c'est comme si je ressentais des émotions super fortes, mais le reste du temps...
- Y'a rien ?
- C'est ça, y'a rien. Enfin, je crois. Je me reconnais plus, depuis la fin du monde. Non, je me connais plus, en fait.

J'ai dit ça à une poubelle. Et à un mégot en l'air qui tombait dedans.

- Tu sais, ça va pas te tuer de faire trois pas pour jeter ta clope, lui ai-je lancé. Y'a des moyens plus normaux de le faire.

Elle a éclaté de rire.

- Normaux ? Normaux ?? Tu déconnes ou quoi ? J'ai pas de leçons à recevoir d'un mec qui allume ses clopes avec le doigt.

Je l'ai fermée. Elle avait pas tort. Le changement post-fin du monde avait mis à mal les lois de la physique. Et d'autres, aussi. C'est presque comme si j'étais vide. Comme si ce feu censurait mes sentiments en les exprimant paradoxalement, à leur inverse, en quelque sorte. Le mal de tête se relogea tranquillement.

- On fait quoi, maintenant ? On va s'promener ? ai-je lancé d'un ton sarcastique. 

Peut-être comme ça que se manifeste ma peur. Le monde semble menaçant. Les gens qui ont écrit des bouquins sur la confiance en la vie ne sont jamais venus ici. Si c'était le cas ils auraient prié Dieu et Satan en même temps, histoire d'être sûr que quelqu'un puisse les sortir de là.

- Bonne idée, ça fait un moment que j'ai pas mis les pieds ici.


On a commencé à marcher. J'ai trouvé la réponse de Sonia surprenante. Mon cerveau disait de nouveau que j'avais peur, mais mon coeur était pas d'accord.


- Tu sais quoi ? On est dans la merde.
- Je sais. Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que j'ai un pouvoir à la con et que tu peux rien faire aux bestioles qui viennent pour moi.

On avait compris la même chose. Les joies du langage sans paroles.


- Qui a décrété ça ? C'est pas parce que je me suis fait étaler tout à l'heure que ce sera pareil la prochaine fois.
- T'es mince. Moins qu'avant mais t'es mince. T'as du boulot avant de pouvoir la jouer tank.
- Merci j'suis au courant. Mais on sait pas quelles possibilités nous offrent ces espèces de pouvoirs, là. Toi tu peux fuir, moi je peux me perdre dans ce que je suis. M'aliéner. Bordel...
- Ca va aller, frangin. Tu t'es débrouillé comme un chef à la cafet.

J'ai ignoré le "merci" que je lui devais pour ça.


- Il venait pour moi.
- Ca lui a pas empêché de me casser un colonne sur la gueule.


Ils avaient vraiment besoin de nous faire l'intérieur de la cafet façon temple grec ?


- Le tien a pas été cool avec moi non plus.

- Je sais ce que tu vas dire. Un truc du genre "on se sépare, on marche chacun de notre côté, et on verra bien la suite". Je pourrais l'accepter, ça t'apprendrait. Mais je suis sûre qu'on finirait par se retomber dessus.

- So, tu lourdes...

- Quoi, je lourde ??!! a-t-elle explosé. Ose me dire que j'ai tort !

Au même moment, une masse dans un manteau s'est jetée sur elle, que j'ai eu le réflexe de pousser pour me retrouver par terre à sa place, bloqué par un type avec un masque et une capuche par-dessus. Son manteau était blanc d'un côté et noir de l'autre. Son masque immaculé me rappellait les fêtes de Venise. Le plus étonnant était qu'il n'avait rien de ridicule, même avec ses rayures asymétriques sur le masque, et son manteau à capuche bichromatique. Difficile de savoir si ce masque n'est pas son vrai visage.

- C'est vrai, t'es qui pour me dire ce que j'pense et ce que j'vais dire ? lançai-je à Sonia

- Une voyante ?? criai-je en repoussant le clown de toutes mes forces, les flammes roulant le long de mes bras.

- Je te connais, c'est tout ! répliqua Sonia, posée tranquillement dans le coin, alors que je commençais à tatanner le mec en face.

- La seule personne qui me connaît est pas ici ! criai-je en frappant le clown d'un grand coup de basse brûlante. Et je sais même pas si elle est toujours vivante ! hurlai-je, la rage montant avec les larmes.


Emotions de retour. Feu plus puissant. Perds le contrôle.


- Regarde ton téléphone, elle a peut-être essayé de t'appeller !


Calme revient l'espace d'un instant.


- Ah ouais, pas con.


Me prends un coup dans le ventre, souffle coupé. Relève la tête, mes cervicales craquent bien fort quand la droite me claque contre la joue.

Les os brûlent. Ce ne sont plus que du feu. L'impression que ma tête va se décrocher. Rush de sang dans coeur affollé. Pression artérielle façon Mont Everest. Ma première rencontre avec Solenne. L'odeur des chichis sur la plage. Le goût de ses lèvres. Le bonheur à l'épreuve du temps pète la gueule au quotidien. Vie qui valait le coup.

CRAC. La chaleur dans mon cou n'est plus qu'un vague impression. Le feu n'est plus que sur mes bras et mes jambes. Les cervicales se sont replacées toutes seules. Impression d'être passé à deux doigts de mourir. Calme revient en même temps que coeur explosif baisse son rythme.

Je me sens invincible. Je suis le feu. Je peux tout raser sur mon passage ou juste m'allumer une clope. Intérêt à bien me maîtriser.

Je pars dans des figures acrobatiques, dans le genre "je saute dans tous les sens la tête en bas et prends ça dans la face", le feu venant rajouter de l'effet.

Comme le feu, je brûle partout où il y a de l'oxygène. Disparais d'un endroit pour réapparaître à un autre. Plus limité à la terre ferme. J'ai eu une sacrée peur, j'ai même cru y passer, mais là, maintenant, je suis plus fort que jamais. J'ai de quoi péter la gueule de tous les sales mômes qui rackettent les plus petits à la sortie des écoles. Et je crois être assez lucide pour savoir à quel point il m'est important de me maîtriser.

Je disparais et rapparais au-dessus du clown. Enorme coup de basse enflammée qu'il évite au dernier moment. Je commence à fatiguer.

- DAN, ARRETE DE FAIRE LE CON BORDEL !!!

- T'es marrante, toi... soufflai-je. J'aimerais bien t'y voir.

- Tu sais que c'est pas sympa d'ignorer son adversaire ?

C'est le masque qui avait dit ça. J'ai pas vu si ses lèvres avaient bougé, j'avais l'oeil sur Sonia. Je me suis retourné vers lui.

-Tu sais que c'est pas sympa de sauter à la tronche des gens ?

- Rah, c'est pas faux, dit-il en secouant la tête de dépit. J'ai toujours pas pu voir ses lèvres. " 'Chier, je vais devoir trouver un autre argument..."


Spatch. Spatch. Splatch. Plaf. Tête. Ventre. Epaule. Tombe en arrière. Replace mes os façon feu de cheminée en hiver. D'ailleurs je tremble. Pas de froid.

Il frappe là où le feu ne brûle pas, ou en tous cas pas encore. Douleur paradoxale. Supportable mais pas similaire à celle de l'ancien réel. Rage toujours présente, devient plus forte. Des coups de basse brûlants, plus de fatigue. Je ne suis plus qu'une bête de feu alimentée à l'adrénaline et qui frappe sans relâche un adversaire qui me tient tête sans problème.

Il lève la main au ciel et une espèce d'épée très large, noire & blanche elle aussi, lui tombe entre les doigts. Mouvement agile du poignet, redresse, me contre. S'il me pête une corde, je lui arrache la face. Intérêt à pas me faire toucher. S'il me pourrit mon sweat, ça fera désordre. Censurer les pensées Soleniennes. Rester concentré. Je suis humain après tout.

J'entends plus Sonia. Après vérification, toujours posée là, se contente de regarder d'un air un peu détaché. Me reprends un coup à l'épaule. Très fort. A mon grand étonnement, pas de sang. Le calme revient encore. Il lâche son arme, le métal conduit la chaleur, il s'est brûlé, malgré les gants qu'il porte et que je n'avais pas encore remarqués. Je vous dis pas la couleur, vous devinerez tout seuls.

Je doute que son drôle de costume le protège de grand-chose. Je charge les yeux grands ouverts, le feu concentré sur ma basse et mes bras. Il est de nouveau en garde. Respiration lente. Au dernier moment, il lâche son arme et m'attrape le visage en encaissant le coup enflammé que je lui mets. On a roulé. Cette fois c'est moi qui le maintenais plaqué au sol.

- Même pas mal.


C'était pas un masque, c'était son vrai visage. Sauf si un masque peut sourire, ce qui me surprendrait pas tant que ça.










Samedi 8 mai 2010 à 5:10

 Bonsoir mes rhododendrons. Vous allez bien ? Il est 21h21 ce soir, et j'ai l'honneur de vous présenter le chapitre 23. "Peu attendu par les fans, on sent une baisse de régime de la part de l'auteur", sous-titre Maris Patch dans la Une d'aujourd'hui. Voilou se montre plus direct, en titrant carrément "Révélation : Orjan sans talent". Mais le pire, c'est Télé Tare, qui me propose personnellement de me payer un aller simple pour la Suède. 


C'est avec ces avis ô combien édifiants que je vous laisse vous forger le vôtre. Je sais, mon paratexte est à chier, mais je vous rassure, même moi, il m'a pas fait sourire. Je vais donc faire de mon mieux pour reprendre ce chapitre que je ne savais pas où placer... mais en me relisant, par élimination, je me suis rendu compte qu'il ne pouvait à peu près être que là. 


Donc, chapitre 23, écrit il y a une ou deux semaines...


- Dans lequel on retrouve une demoiselle perdue de vue depuis le chapitre 19, première moitié.
- Dans lequel c'est rock'n'roll quand même.
- Dans lequel il y a au moins deux bons gros niveaux de lecture.
- Dans lequel j'ai fait de mon mieux pour que ça vous plaise.


Enjoy !

Orjan.
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Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais dans le noir. C'était à se demander s'ils étaient bien ouverts. Une fois habituée à l'obscurité, j'ai vu des lignes brillantes devant moi.


Des barreaux. 


Tout autour de moi, que du noir. La seule lumière visible, c'est ces barreaux qui brillent. Je suis pas morte, mais je suis coincée. Presque pire. 


Une cellule étroite. Je suis vraiment coincée, je peux pas passer entre les barreaux. Les nerfs montent. 


Une musique s'est élevée progressivement dans l'atmosphère. Ca m'a calmée mystérieusement. Au bout de quelques minutes, je remarque une voix. "Look inside, look inside, look inside you..."


Celui qui a écrit ce morceau a pas dû se casser le cul.



Je suis le conseil. Introspection. Réflexion bien propre et appliquée même si c'est le bordel le plus complet depuis la fin du monde, tant autour de moi que dans mon coeur. 
Bilan. Faut croire que ça s'impose. Deux ans de bonheur construits sur un mensonge. Mais le plus important, le plus vrai, c'est que je l'aime. Ca peut justifier le mensonge, non ? 


Et c'est pas vraiment un mensonge, je lui ai simplement caché que j'étais au courant pour la fin du monde. Les mensonges sont arrivés juste avant le concert, c'était juste une couverture.


De toute façon, il le sait bien, que je l'aime. Je lui ai même envoyé un SMS post-fin du monde pour le lui rappeller. Tiens d'ailleurs...


Je fouille dans ma poche, en sort mon portable. De la batterie. Pas de réseau. Pas d'heure non plus. Détail flippant. Au moins il fait de la lumière, et ça me permet de voir un renfoncement dans le mur, à côté des barres de la cellule. J'appuie dessus.


La musique change. Bordel mais ça pouvait pas ouvrir cette putain de cage ?


"Better but not well yet." "Still some path before achievement"


Hé bah... heureusement que j'suis allée en fac d'anglais. 


Bon. On se calme. Prend une inspiration longue et lente. Je commence à me détendre. J'ai fait un truc très con, enfin, je suis sûre que ça vous paraîtra comme ça... J'ai prié. Sans paroles, juste à me concentrer sur cette chaleur familière dans mon ventre. 


Je me sentais bien. Mieux. 


J'ai senti du vent caresser mon visage et passer entre mes cheveux. De l'électricité. Il y a eu un éclair et un coup de tonnerre derrière les barreaux. J'ai sursauté et étouffé un cri. C'est comme si ça venait de moi. Si c'était le cas, j'étais de nouveau à égalité avec Danou. Bonne chose.


J'ai essayé de refaire pareil. Ca a pas marché. Début de flippe, de doutes. Je déteste les huis clos. Tiens, ça me rappelle le bouquin de ma mère, quand elle parlait de 8, elle parlait aussi de 8 clos. Ca doit être plus qu'un jeu de mots, mais je m'occuperai de trouver une signification plus tard. Mes nerfs lâchent. Je sens la colère monter en moi en regardant les barreaux. La cage.


Je vois un champ magnétique. Un truc bizarre et électrique, entre le jaune et le blanc. Ca a écarté les barreaux. Je me suis levée en tremblant un peu et j'ai avancé vers la lumière ainsi créée.


L'électricité parcourait mon corps, mes bras, mes jambes. Avec l'assurance de m'être retrouvée, je suis sortie. Aucune trace de Siko ni du monstre. C'est probablement lui qui m'a emmenée là. 


Dans l'obscurité, je suis la lumière qui brille. Cette phrase résonne dans mon esprit et je me sens un peu honteuse. La pluie commence à tomber. Je suis retournée me cacher dans la cellule en courant. Trouver un moyen d'arrêter l'électricité qui court sur mon corps. 


Respirer, prier, méditer presque. Rien ne marche. Un éclair déchire le ciel. Un morceau bien connu de Metallica. 


Ca aurait été Riders on the Storm des Doors, j'aurais eu peur, mais là, j'ai confiance. Note à quel point c'est absurde de faire confiance à un morceau de musique sorti d'on ne sait où, après la fin du monde, quand en plus l'expression "il y a de l'électricité dans l'air" prend un sens littéral. 


Je ressors de la cellule et me dresse face à la tempête. Elle me parle. Cette tempête est une partie de moi. Chaque souffle de vent, chaque volt dans l'atmosphère, chaque éclair qui lie le ciel à la terre, est une partie de moi. Je suis la tempête. Je suis prête à faire face à la suite, seule s'il le faut. Trouver ce qui a foutu la merde et provoqué la fin du monde. Retrouver Danou et les autres. Je suis sûre qu'ils sont là. Ca colle avec le livre de ma mère.


Un autre éclair tombe à 20 mètres de moi. Je le rejoins aussitôt. A ce moment-là j'ai senti. Je suis plus que le vent, la foudre, la tempête. La pluie a cessé.






Lundi 10 mai 2010 à 23:10

Hey yo. Voici le chapitre 24, people. Alors heu... s'tu veux c'un chap' stylé, tu vois... heu sa particularité en fait, c'est qu'il est.. ben il mélange les genres, tu vas voir, c'carrément révolutionnaire... genre la Terre qui tourne autour du Soleil. C'était révolutionnaire quand elle a décidé que ce serait plus le Soleil qui lui tournerait autour, gros. Ben mec ce chap' c'est la même, y'a d'l'action, y'a d'la philo (et j't'avoue j'ai pas tout compris, mais tu respectes, hein ? D'ailleurs le respect naît aux obsèques des Légo, t'inquiète) et y'a d'la meuf. Enfin, y'en a qu'une, mais elle est boooonne, alors on lui pardonne quoi. Heu après bon, t'sais, moi jsuis pas dans la teuté de l'auteur, yo, donc je sais pas trop c'qu'il a voulu dire. Mais c'est cool si tu lis quand même.

Kayman la Racaille.


Alors installe-toi, mets du son, et rentre dans ce 24ème chapitre qu'honnêtement je ne trouve pas terrible. J'ai d'ailleurs lâchement cherché à le rendre plus fun en faisant intervenir mon jeune de banlieue préféré dans la présentation paratextuelle. Je vous promets des chapitres bien meilleurs pour la suite. Rassurez-vous, celui là est assez court, il doit durer 2-3 chansons maximum. Quelques éléments nouveaux, des (rares) clins d'oeil, pas d'humour (mais alors pas du tout), et une sale impression de "chapitre de remplissage" qui devrait vous coller au corps. Les prochains seront bien meilleurs, c'est promis.



Mektoub.

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Le masque sourait. Je l'ai ignoré et me suis retourné vers Sonia.

- Où est-ce qu'on va, mainteant ?

- Il me semble qu'il y a une arche, pas loin. Ca a toujours été un point de rassemblement, on y trouvera peut-être quelqu'un


J'ai jamais compris ce genre d'intérêt que peuvent avoir les gens pour tout ce qui a trait à l'architecture.


- Vous avez rien remarqué de bizarre ?

- Si. Tout.

La voix de Sonia aurait gelé un volcan. Cette fille est flippante, parfois.

- Si tu savais, jeune fille... Si seulement tu savais... Un indice... y'a pas plus d'absurdité que de voitures ici.


J'ai arrêté de marcher. Ca m'a coûté cher en humilité d'admettre qu'il avait raison. Pas de voitures. Le seul véhicule que j'aie croisé depuis que j'suis dans ce monde, c'est un tram fantôme. Absurdité = absence de sens. Donc si le clown dit vrai, y'a bien un sens à tout ça. Reste à voir lequel.


- Bon, les jeunes. Je vais pas y aller par 4 chemins, ok ? On a tout le temps qu'on veut, ici, mais j'aime pas attendre. Qu'est-ce que vous savez de ce monde ?


Sonia a résumé. Les pouvoirs, les monstres, ceux qu'on peut pas test, l'ambiance, en gros tout ce qui contribuait à cette foutue impression d'être dans un remake merdique d'X-Men au pays des films d'horreur des années 2000-2010.
Je fais que la citer, hein.

- C'est tout ? s'est étonné Mr Noir & Blanc.

- Ben oui, c'est tout. T'espérais quoi, qu'on trouve le sens de la vie ?

- Vous avez rien remarqué d'autre ? Raah, mais c'est pas vrai, bande de losers...

Je lui ai foutu un coup de basse qu'il a évité au dernier moment et sans problème.

- Mollo, Dannie, mollo... Un analyste garde son sang-froid, non ?

- Facile à dire quand tu brûles pas.

- Putain d'Karma, il avait prévu ça aussi.

J'ai pas relevé. J'aurais dû et je le sentais, mais pour moi il crânait, rien d'autre.


- Ton feu, c'est tes sentiments, pas vrai ? ca anesthésie les 3/4 de ton cerveau, non ?


Il m'a coupé le souffle. Comment il savait ?


- Même le meilleur des analystes a besoin d'une personne pour confronter ses hypothèses et ses arguments. Seul, il ne repose plus que sur sa propre conviction.

- Tu commences à me soûler, le clown.

- Ta gueule et écoute. C'est pas parce que tu m'as eu une fois que je suis forcément incapable de te foutre une râclée.


Le regard de Sonia s'était pas réchauffé. Ca m'a fait l'écouter.


- T'as même pas remarqué que j't'ai appelé par ton surnom, tout à l'heure. Mais bref, on s'en fout. Sonia, une amie perdue de vue depuis des années, que tu retrouves justement grâce à la fin du monde. Ensuite, Solenne qui disparaît. Kepa qui rencontre un collègue. Seb qui foire son suicide. Mais tout ça vous le savez pas, je vous mets juste à la page pour gagner du temps.
Ce que je veux dire, c'est qu'avant de retrouver ta demoiselle, t'as des trucs à régler avec celle-là, assenna-t-il en désignant Sonia du menton.


Il nous a volé notre souffle à tous les deux.


- Vous étiez censés trouver une explication à tout ce bordel. Mettre tout ça en ordre. Mais vous avez rien fait !


Il avait pas l'air content. Et moi, avec mes super-pouvoirs et ma basse incassable, je me sentais sacrément con.


- Je voulais pas qu'il s'y mette. Quand il commence à penser, rien peut l'arrêter. Après il se torture tout seul avec ses hypothèses, il va trouver plein de trucs, avoir raison, puis douter d'avoir raison, avant de se reprendre la tête et de tout reprendre à zéro. Dan, c'est un malade, faut pas croire.


- Sympa. J'avoue que tout ça était vrai y'a deux ans. Mais depuis...

- Mais qu'est-ce que tu veux qu'il pense si on le transforme en bête sauvage qui raisonne plus que par association d'idées ? m'a coupé le bicolore en se dirigeant furieux vers Sonia. D'accord, c'est parfois utile, mais là il nous faut un truc plus complexe, merde !


- Dieu existe, ai-je lâché, les yeux dans le vague. Seule explication. Sonia et moi, on s'est retrouvés pour une raison.Son pouvoir la tient hors de danger. Le mien affronte ce danger. Mais si c'est ça, ça implique que Dieu est mysogyne. Or Il est supposé n'être qu'amour. Donc soit Dieu n'est pas Dieu, soit ces pouvoirs sont des expressions de quelque chose par rapport à nous-mêmes. Ou les deux à la fois.

- Et ben voilà ! Tu vois quand tu veux ! Au fait, dit-il tout bas en se rapprochant de moi, Sonia et Solenne se ressemblent pas mal, mais chuuut, c'est notre secreet...


La première mentionnée gardait le silence, la tête dans les mains, prostrée sur les briques rondes et larges de la rue piétonne.

Elle explosa d'un seul coup, moitié choquée, moitié hors d'elle.

- Mais t'es qui, toi ? Et de quel droit tu nous dis ça ?

- Aucun, j'ai pas le droit. Mais en le faisant, ça ira plus vite. J'vais devoir y aller. Dannie, essaie d'appliquer ton raisonnement sur les monstres, pour voir ! me lança notre étrange pote avant de disparaître.



J'ai pris Sonia dans mes bras. Je suis loin d'être un héros, mais je crois que j'ai enfin compris.










Dimanche 30 mai 2010 à 21:25

Avec dedans un concert, un beau gosse, des filles, de la bière, du rock'n'roll, des doutes, des trucs bizarres, du mindfuck, un dealer, des trucs qui pètent, des phrases trop classe (ou pas), des clopes, des trucs droles, et bien plus encore ! Ca va chier des bulles, vous serez prévenus !! Un chapitre très court, qui marque cependant le retour d'un personnage mis de côté quelques temps. On va le suivre pendant un moment, donc si vous l'aimez pas, au final vous pourrez plus vous en passer. C'est pas trop d'la balle, ça ?

 


Orjan.

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Les derniers mots d'Anna restent imprimés dans ma tête. Je pars vers l'inconnu, quittant une situation ponctuée par la magie d'être avec elle pour aller vers ce que j'ai toujours désiré. Mes intestins tremblent et j'suis tendu. Je sais pas s'il se souvient de moi. Ni comment il réagira. Peut-être qu'il refusera de m'aider, ou qu'il ne pourra pas.

Il fait nuit, une de ces nuits d'été qui tombe rapidement, et je marche dans la rue éclairée uniquement par des réverbères. Mes lèvres encore humides de celles d'Anna tirent sur ma cigarette. Je dois avoir des airs de postrocker déterminé.

Prends un raccourci, ruelle sans éclairage où mon ombre me rattrappe. Plein de possibilités s'explosent dans mon crâne.

- Hey, Neto, comment ça va, mon gars ?

Cette voix me dit quelque chose. Une voix de dealer. J'arrive pas à voir son visage, il fait trop noir. Il m'a déconcentré, j'ai perdu de vue les pensées qui se baladaient dans mon crâne, et si ça se trouve je pourrai pas les retrouver.

Et ça, ça m'énerve.

- Te fatigue pas, je prends rien de plus hard que ça, lâchai-je en montrant ma cigarette sur laquelle je tirai un bon coup pour me calmer.

- C'est pas vrai, le grand Neto se range ? C'est pour quand ton mariage ?

Faut pas déconner, j'en suis pas encore là.

- Le tombeur de ces dames va se marier, ça va leur briser le coeur... C'est un génocide, mec, tu détruis tout un écosytème à toi tout seul ! Tu brises un équilibre sacré !

- C'est ça, et à la fin on va à Disneyland.

Il s'est marré. J'arrivais toujours pas à voir son visage.

N'importe quoi. On ira au début. Ou au milieu. L'idée de fin est un concept absurde en soi. Les choses importantes finissent jamais. C'est pour ça que j'en suis là.

- Allez, j'te fais un prix si tu veux. Elle vient d'Amsterdam, c'est la meilleure du monde.

- J't'ai dit de pas te fatiguer.

La tension s'accumule depuis tout à l'heure. Je vais finir par exploser, et sa tête avec.

- Meeec, vas-y, saute sur l'occasion, je suis le seul ici à en avoir.

- Je t'ai dit... grognai-je en lui collant mon poing dans la face, la cigarette toujours entre mes dents; de ne pas... continuai-je en lui enfoncant mon autre poing dans le bide; TE FATIGUER ! explosai-je en lui mettant de toutes mes forces un coup de pied dans la tête dont il se souviendra probablement encore demain.

C'est là que j'ai vu son visage.

 

Deaddy. Dealer du coin. Edouard de son vrai nom. A quitté sa famille de bourges pour le confort des squats chez ses potes. Changé de nom pour coller avec sa nouvelle vie.

Et accessoirement, c'est un pote à moi.

- La drogue apporte rien. Va plutôt voir tes parents, leur dire que tu les aime. Tu te sentiras mieux et t'auras plus besoin de ça. On peut mourir demain, tu sais.

J'ai évité son poing, ai bloqué son bras et foutu mes yeux dans les siens, la cigarette toujours fidèle au poste.

 


- Mec, tu sais que j'ai raison. Accepte-le.
- Ta gueule ! a-t-il explosé

J'ai pas pu éviter son autre poing. Ma cigarette est tombée, ça m'a fait tousser et m'a énervé. Deux droites, un retourné, et il est par terre.
Je m'approche de lui.

- Te laisse pas aveugler par la colère. [Haha, ça me va bien de dire ça...] Fais ce qui est juste. Gâche pas ta vie. T'es un mec bien, tu peux retrouver ça.

Il répond rien. Ses yeux humides me fixent. Je m'agenouille et le prend dans mes bras. Il pleure contre mon épaule.


- J'dois y aller. Fais gaffe à toi.


 

Il commence à faire froid. Je marche vers la salle, mes peurs me quittent pas. Peut-être que je suis complètement dans le faux; peut-être que tout ce que j'ai fait, c'était du réconfort de comptoir. Tout se mélange et s'embrouille.

Malgré ça, je sais qui je suis. Et si je fais pas ça, j'aurai l'impression d'avoir loupé un truc capital. Je veux pas vivre comme ça.

 


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