Mercredi 4 août 2010 à 19:33

Dans lequel je réécrit à ma façon un conte de Paulo Coelho.
Dans lequel on change à nouveau de personnage.
Dans lequel les éclairs sont des liens.


Bonne lecture.

Orjan.



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La créature saigne pas. J'ai beau frapper de toutes mes forces, elle saigne pas. Moi non plus. Elle tape fort et je sais pas combien de temps je vais tenir. La fatigue est plus morale ou mentale que physique.
De temps en temps, le streum répète les mêmes choses à base de dualité, de réponses, de chemin, avec "Allez !" à la fin. Généralement, après ça, il charge. Je maîtrise ma peur comme je peux. J'ai l'impression étrange d'être dans une ville fantôme d'un autre monde, même si j'ai pas encore vu ce qu'il y'avait à l'extérieur de l'armurerie. Je me rappelle qu'à la fin du concert tout s'est figé alors que j'essayais d'atteindre la scène. Je me force à pas (trop) penser aux raisons de ma présence ce soir-là.


Je me prends une baffe, ça m'apprendra à me prendre la tête quand c'est l'heure de me sauver le cul plutôt que le coeur. Je vole et atterris dans la rue. Maintenant je peux confirmer l'impression "ville fantôme". Je cours retourner dans le magasin d'armes en passant par le trou que le monstre a fait dans le mur à son arrivée, et j'envoie ma lame dans les dents de la bête.


Une musique commence à se lever à mesure que le combat progresse. Vachement bizarre, mais là, j'suis plus à un détail près. Je peux battre cette merde, en tous cas j'essaie de m'en convaincre.


Progressivement, je sens mes mouvements plus rapides, plus précis. Je tape plus fort, aussi, et la fatigue disparaît petit à petit au profit d'un sourire victorieux. Je frappe sa queue, il crie comme un hamster dévoré par un lion. Ou un lion qui mange un hamster et se l'accroche à la gencive. J'évite un coup de patte, tape dedans, puis dans sa tête, un dernier coup latéral au niveau des yeux (où la garde a plus touché que la lame, mais bon). Il tombe par terre. Mort ? Seulement assommé ?


Seul l'avenir le dira, même si j'avoue que je me pisse dessus s'il se relève. En tous cas, tout tremblant, l'adrénaline retombe, je m'allonge par terre et je m'endors.


J'ai fait un rêve étrange. D'un monde où tout était parfait. Ca a duré si longtemps que je finissais par sacrément me faire chier. J'ai ouvert la porte marquée " SURPRISE !!", j'ai vu des pièces, des éléments impalpables mais visibles s'assembler, s'imbriquer, former une espèce de tableau, de puzzle, je sais pas. Le plus dérangeant, c'est que cest éléments avaient tous un sens, tous une importance qui allait bien au-delà de ce que je pouvais en imaginer; et qu'ils s'imbriquaient en fonction de ce que je voulais au plus profond de moi-même, alors que dans le rêve, ma volonté semblait m'avoir totalement échappé, comme dépendante du rêve, justement. Non, en fait c'est ça le plus dérangeant.


Je te laisse imaginer dans quel état j'étais en me relevant. Yeux hagards, bouche sèche, gorge qui râle pour un verre d'eau, poings en sueur qui seraient capables de tuer pour donner à la gorge ce qu'elle demande, jambes lourdes, dos qui craque.


Ah il est beau, le Neto.


J'ai fait quelques étirements avec la sale impression d'avoir le double de mon âge. Le monstre avait disparu. Rassurant ou flippant ? Aucune idée. Ramasser le sabre, piquer deux longues dagues qui traînent près de moi, les accrocher à ma ceinture, me bénir d'avoir un peu maigri, partir d'ici sans se retourner.


Dans la rue brumeuse, même combat. Sauf que cette fois-ci, la bestiole a des ailes, un cou allongé, etc etc.


Putain... Je viens d'arriver ici et ça me soûle déjà. Le mec qui écrit cette histoire doit avoir un sacré problème d'inspiration.


Je vous ferai donc grâce du début du combat. Imaginez-le tous seuls si vous voulez. Je me déplace de plus en plus vite, tout ça tout ça. J'ai dû cocher la case "super-pouvoirs" sans le savoir, sur la liste des invités à la fête du rêve de tout à l'heure.


L'auteur prend sa revanche. J'offre mes services à la première lectrice qui aura compris la phrase précédente. Et je deviens complètement dingue. C'est pas une putain d'histoire qu'on peut ranger entre deux tranches de vie normale. C'est réel, putain, réel comme toi et moi. Réel comme le battement du sang dans mes veines via mon coeur qui s'emballe.


Apparemment, avoir des super pouvoirs ne fait pas tout dans la vie. Je sors donc ma grande gueule et hurle à celle du monstre.


- Hey, y'a pas moyen d'être tranquille 5 minutes !? Je voudrais profiter du paysage, merde !!


Rebelotte. Les effets lumineux noirs et blancs quand je tape, ça le fait grave. Un peu flippant, mais bon. Ah, et je saute super haut aussi. C'est le kif.


A un moment, la bestiole s'est figée. Toute brillante, glacée, elle tombe par terre et s'éclate en mille morceaux. C'est moi qui ai fait ça ?



La brume a disparu et j'ai vu une fille. Grands yeux bleus, poitrine appétissante, reste normal. Elle me sourit.


La fille du concert.


Merde.


- Salut Neto.


Essayer de rester le plus neutre possible. Cette fille me paraît pas nette.


- Salut.


- Tu me remercies pas ?


- De m'avoir fait gagner 5 minutes ? Tu déconnes, je pourrai pas en profiter pour faire les courses. Y'a pas le moindre supermarché dans le coin.


Elle rit doucement et s'approcha de moi, toute lascive. Je me suis éloigné.


- Je cherche quelqu'un, ai-je lâché, comme pour me justifier. Si c'est pas mignon...


Elle est restée un moment silencieuse, puis a ouvert la bouche.


- Je vais t'aider.


- Et comment ?


- J'ai un pouvoir excellent.


Quand je disais qu'elle est pas nette. Ca lui fait rien de s'etre rendu compte qu'elle avait totalement changé, que le monde lui-même n'était plus ce qu'il était.


Dans quelle merde je me suis encore fourré, moi ?


Elle s'est transformée en brume. Impressionnant. J'en lève un sourcil.


- J'ai vu 6 personnes, dont 4 sont très proches d'ici, a-t-elle déclaré en reprenant forme humaine.


Attention, rester prudent. Pas trop en dire, me souffle ma conscience.


- C'est un mec que je cherche. Lunettes, blond /brun, hirsute, de la barbe, pas de moustache.


J'ai beau l'avoir regardé que deux minutes en tout, dont une dans le feu de l'action, je suis sûr de sa description.

Il s'est mis à pleuvoir. Des éclairs ont déchiré les nuages qui couvraient le ciel.



- Vu. Il est avec une fille, à 500 m d'ici.



A ma grande surprise, elle a pris son apparence.


Jackpot.







Vendredi 6 août 2010 à 15:01

http://www.myspace.com/zukrpostmusic

BVI2. Pour rendre la fin du chapitre (encore ?) plus percussive.Voire carrément tout le chapitre, à vous de voir.

Soda énonce de nouveau à Kepa ce qui semble apparaître comme des vérités concernant le fonctionnement de l'autre côté. Un peu de philo / métaphysique /épistémo s'est gentiment caché dans ce chapitre. Rien de très violent pour le moment.

Bonne lecture !
Orjan.

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- Trop bon, une pizza !! Bien chaude, en plus !


Ce type a rien dans la tête ou quoi ? Il passe du sérieux au désinvolte en deux secondes.


Depuis l'annonce de notre rapport de force, on a marché que 10 minutes en silence. Après il s'est remis à déconner. On est tombés sur une pizzeria, il a poussé la porte tout content, et nous voilà.


Plus improbable, tu meurs en direct sur toutes les chaînes du câble. Un démon rouge sombre avec des stries noires sur tout le corps, torse poil mais imberbe, avec un grand sourire et des oreilles en forme de cornes. On dirait un costume d'Halloween. Et moi en face, partagé entre le blasage et l'énervement, je me sentais paradoxalement bien, en sécurité, apaisé.

Apaisé de la fin du monde, si jamais une telle sensation est possible.


L'éternel retour du même.


Cette phrase s'impose à moi, naturellement et inexplicablement. Comme si une partie de moi disait à une autre partie : "Arrête de faire ton blasé, si tu crèves ici et maintenant, t'auras l'air malin."

Conclusion : J'ai une partie de mon cerveau dédiée uniquement à la philo, et cette partie n'a absolument rien à branler de la fin du monde. Toute sensation de bien-être disparaît d'un coup.

Mes nerfs en bulle vont exploser. L'autre imbécile heureux comme un gamin de 4 ans devant sa première pizza n'arrange rien.


- Bon, c'est quoi ce merdier ?? Tu m'expliques ??

- En faitch'est assez shimpl. Maichaipasl'droitd'endireplusch.

- Finis de bouffer, je comprends rien ! T'es con ou quoi ??


Il m'a regardé strictement. Presqu'avec l'air déçu.


- Voilà, t'as ta réponse. Et je t'en ai déjà parlé. La seule solution pour mettre fin à l'incapacité des humains à communiquer, se comprendre et s'aimer, c'était de les obliger à faire face à leur nature profonde.

- Pas besoin de fin du monde pour ça. L'humain est violent et bestial de nature. Motivé par la peur. La haine.

- C'est plus profond que ça. Si tu creuses davantage, tu verras que l'humain est aussi bon de nature. Le paradoxe est là. D'anciennes bêtes en état et des sages en puissance à la fois. C'est pour ça qu'on vous a donné le pouvoir de choisir. Ca implique des responsabilités. On avait confiance en vous, mais vous nous avez trahis. On vous a pourtant donné plein de choses pour vous en sortir... Certains l'ont compris, la plupart non. D'où la fin du monde.
Maintenant laisse-moi finir de manger, ça va refroidir.


J'ai réfléchi assez longuement en le regardant. Avant le concert, j'étais pas comme ça. Plutôt le contraire, même. J'étais un mec sympa qui allait voir des amis jouer. Mais là, maintenant... je peux pas dire qu'il ait tort.


Il s'est mis à pleuvoir dehors.


- Génial, maintenant on est coincés ici pour un moment...


- Vois ça comme une occasion de discuter avec quelqu'un dont tu ne sais rien, a répondu Soda avec un de ces grands sourires de môme sage qu'il a tendance à afficher un peu trop souvent.

- J'ai pas le temps de t'écouter. Ni l'envie.

Je me suis levé, la pluie pouvait pas être plus chiante que lui. Même s'il a pas tort dans son grand discours. C'est cher à admettre, mais c'est un fait.

- Alors viens pas me demander pourquoi on a fait tout ça.


- T'es très drôle. Tu viens de me l'expliquer. Inhumanité irréprochable et part de pizza sur lit de paroles sybillines. J'ai compris le truc. Mais pourquoi nous détruire de cette façon-là ? A la prépa, t'as dit que j'étais peut-être mort. Pourtant moi je me sens vivant.


- Je croyais que t'avais pas envie de parler ?


Quel enfoiré.


- Réponds bordel ! crai-je en tapant du poing sur la table, me retrouvant d'un coup penché sur lui.

Il y a eu un éclair dehors.

- Premièrement, ton joli cure-dent démesuré apparaît pas encore à la demande, donc j'ai aucune raison de te craindre, jeune homme, a dit calmement Soda. Deuxièmement, on a pas détruit le monde. On a seulement mis fin au type de réalité que vous connaissiez.


Un éclair fait vibrer le ciel comme la terre et éclaire le visage de Soda.


- Les strates ?


- Exactement, c'est ce principe qui a pris le relais. Ca existait déjà avant, de toute façon.


Je commence à avoir mal à la tête.


- Et c'est quoi le but ?


- L'évolution de chacun. Puis la force du nombre.

Encore un éclair. Je me serais presque cru dans un jeu de piste de colo de vacances high-tech.

- Force ? Pourquoi faire ?

- Reconstruire. Repartir à zéro. C'est possible et très important. Mais il faut être fort. Chacun doit l'être.

- Les monstres qu'on a croisés jusque là, ils viennent de moi, c'est ça ? C'était moi, ces bestioles, pas vrai ?

- Pas exactement. Je peux pas en dire plus.


La pluie a cessé. Le tonnerre aussi.

- Alors qui a fait tout ça ?

- Karma. Et tout le monde à Shell Haven. C'était la dernière solution constructive.

- Et avant ça, vous interveniez dans nos vies.

- Oui.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est notre raison d'être. Depuis le commencement de l'Univers. Nous faisons partie de l'ordre des choses.

Il s'est levé et à ouvert la porte, me laissant bloqué comme un gland les bras ballants dans la pizzeria. J'étais plus qu'un concentré d'inutilité au cerveau désespérément débranché.


- Allez, viens, il pleut plus maintenant.






 

Mercredi 11 août 2010 à 15:15



Par un hasard inexistant, j'ai retrouvé sans le chercher un vieux chapitre qui date de l'époque où j'étais avec une fille géniale.
C'est dire si ça date. L'ennui, c'est que ce chapitre se passe après la scène du tram fantôme, donc assez loin de celui que vous vous apprêtez à lire avec la bave au coins des yeux et les larmes aux coins des lèvres (ou l'inverse si vous êtres une nymphomane romantique).

Peut-être une refonte à venir, donc, si le chapitre s'avère intéressant, autrement je m'en servirai pour en rallonger un autre, voire m'en servir pernicieusement dans un flashback, ce qui serait aerodrosophilosodomite de ma part, et me vaudrait une place de choix chez Mr Meuble.


Voici donc venu Freaks are back in town, le chapitre que j'ai toujours voulu écrire, celui que j'ai en tête depuis un an déjà, celui qui a mûri dans tous les coins et recoins de mon esprit torturé, celui qui va donner un sens à mon existence et aux vôtres, lecteurs. Au moins.

Un chapitre dans lequel il y a tout. Même une question à laquelle vous pourrez répondre.

Effectivement, mon cher Chasou m'a confié le rôle difficile de vous accompagner, vous, lecteurs, que vous soyez habitués de mes pages noires et rouges ou non, dans un voyage aux confins de l'âme humaine afin de trouver la réponse méconnue à une question qui vous sera posée à la fin de ce chapitre.


Je couperai ce chapitre en deux. Ou en trois s'il est pas sage. Et puis ça vous donnera peut-être envie de revenir, si cette première partie est réussie, voire de manger mon slip. Oui, tout le monde s'en branle, mais je suis célibataire. Faut bien raconter sa vie sur un blog, merde.


Tiens, d'ailleurs, il y a du rôti a midi ça doit être le plus long paratexte de l'histoire de l'Histoire de SIKO. Incroyable, non ? Et probablement le premier où je parle pas du chapitre lui-même.

Dans lequel je renoue malgré tout avec mon rituel du paratexete (haha).
Dans lequel il se passe pleeeeeeein de choses.
Dans lequel il y a un switch entre les personnages. Ils sera signalé par des lignes noires comme celle en dessous du paratexte.
Dans lequel il y a des références, dont une immanquable au magnifique Final Fantasy VIII.

Au dessus duquel il y a un petit résumé rien que pour vous, lecteurs en puissance qui n'avez pas lu les 32 chapitres précédents. Vous voyez le "Hey" ? Mais, si, tout en haut. Voilà, le résumé est juste en dessous. J'espère qu'il vous plaira.



Bonne lecture !
Orjan.



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Jackpot.


Je suis parti dans la direction qu'elle indiquait sans la remercier ni même la regarder.


- Hé, attends ! l'ai-je entendu crier derrière moi.


Ca fait trop longtemps que j'attends ce moment. Mais même ça est incertain. Je sais même pas s'il pourra m'aider.


- Dis au moins merci, merde !


Ca me ressemble pas d'agir comme ça. Je suis un type qui respecte les femmes. Qui les aime. Qui se bat pour elles. Qui demande pas son reste. Qui peut passer des nuits sans dormir pour elles. Qui peut se retourner le cerveau à s'en claquer la tête sur les murs pour essayer d'arriver à les comprendre.
Mais depuis que j'ai pris ma décision, les semaines durent des années. Comme les années que je n'ai pas attendues, mais qui sont passées malgré tout, depuis son départ. J'avais peut-être besoin d'être le plus possible abîmé par la vie. Mais même là, j'ai laissé Anna derrière moi. L'ange qui m'a rendu le sourire et le goût à la vie. C'est ça. Le goût à la vie. C'est pour ça que j'en suis là.


Et là, je vais peut-être enfin savoir.


Je cours dans les rues. Maintenant qu'il n'y a plus de brume, la lune m'éclaire parfaitement. Je quitte une rue pour une plus large, je vois une place. Une personne. Je me rapproche du plus vite que je peux.


Un type hirsute avec une basse et des lunettes. A côté de lui, une fille qui pleure à genoux.


C'est lui. C'est elle.



J'avais pourtant bien préparé mes phrases. Un truc du genre "Dan, tu sais pas qui je suis, mais je sais qui t'es. On va dire simplement que j'aime votre musique et que j'ai besoin d'aide. Je veux savoir si t'as des nouvelles de Sonia."


Mais là, tout est parti en fumée.


Désemparé. Mon sabre tombe par terre, me laissant sans défense face aux questions qui me percutent sans répit. Je me sens ridicule. Näzbroken.

J'avais même pas pensé qu'ils pourraient tout à fait être ensemble, et que la guitariste avec qui il parlait au concert n'était peut être qu'une amie. J'avais même pas pensé qu'il pourrait venir de la faire pleurer.


Ni que j'avais rien pour prouver quoi que ce soit.


- Qu'est-ce qui s'est passé, là ? murmurai-je. Qu'est-ce qu.. BORDEL MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CA ????!!!!


Mon coeur bat à un rythme insupportable.
Du fond de ma gorge, expulsé par mes tripes, sort un "QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ??!!!" et je me jette sur lui de toutes mes forces, l'écrase sous mon poids, le roue de coups.


- Hé bah, deux fois en même pas deux heures...  soupire-t-il pendant que je reprends mon souffle. Faut croire que jsuis abonné.

- TA GUEULE !! QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ??!!!!

- Mais rien du tout, calme-toi.


Il m'a repoussé avec son pied. J'ai pas aimé. La mâchoire gonflée du type que j'avais tant cherché saignait doucement.


- Mec, du calme. Je sais pas qui t'es, ni ce que tu fous là, mais j'ai rien fait à Sonia.


Une voix ferme. Ca me donne pas envie de la jouer fine.

Il a attrapé sa basse, et à ma grande surprise il s'est mis à brûler. Entièrement. Quand ça s'est arrêté, il était plus amoché.


- Par contre, a-t-il grogné en brûlant de nouveau, tu commences à me chauffer.


Parce qu'en plus il est drôle. Il cumule, lui. J'ai évité sa basse et rammassé mon sabre dans le même mouvement. Je suis plus rapide que lui, je dois pouvoir le battre.


On a frappé en même temps, sa basse contre mon sabre. Eclats de lumières noires et blanches sur éclats de feu avec étincelles. Stylé. On échange des coups, plus ou moins forts, plus ou moins précis. Ca dure un petit moment, mais ni l'un ni l'autre ne fatigue.
Je le repousse, lui balance les dagues que j'avais à ma ceinture. Il tape dans la première et l'envoie dans le décor, mais se prend la deuxième dans le ventre. Je saute sur l'occasion et le frappe autant que je peux. Il pare maladroitement certains coups, mais la plupart passent. Je me brûle un peu, mais il finit par terre.


Il s'éteint.


Avant même de me dire que je viens de tuer quelqu'un et que désormais la vie sera plus jamais la même, je m'approche de Sonia. Son pouls bat. Elle dort, des larmes sèches sur les joues.



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Je marche seule. Je sais pas où je vais, mais j'y vais. Je reconnais pas cet endroit, pourtant ça ressemble bien à la ville dans laquelle j'ai passé mes dernières années.


Je sens l'appréhension monter en moi à mesure que j'avance. Je vois des ombres, j'apprends qu'elles n'aiment pas beaucoup l'électricité. Les griffes métalliques au bout de leur mains y sont sans doute pour quelque chose. Mais c'est pas les ombres qui me font peur. C'est ce qu'il y a en elles. Je ressens tout ça. On dirait que c'est une partie de moi.


Je continue d'avancer au gré des rues obscures. La nuit semble pas prête de s'éclaircir.


Une arche familière au bout d'une rue piétonne bien connue. Quatre silhouettes plus loin, vers une place, pas loin de l'endroit où j'ai rencontré Dan.


Trouvé.


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Et je sais toujours pas ce qui s'est passé.


- Pas mal.


Une voix rauque, gutturale. J'ai de nouveau chaud. Je me retourne et me prend un coup de basse brûlante dans la gueule. Il me relève d'un coup de pied dans le ventre, flambé lui aussi, qui me décolle du sol que ma tête venait de rencontrer.

La respiration coupée, j'ai quand même le réflexe de porter les mains à mon visage. Pas de cloques, pas de brûlures, pas de chair calcinée. Je devrais pourtant être défiguré.


- Pas un feu ordinaire.


Il brûle complètement. Je vois à peine son visage, ses yeux brillent d'une lueur irréelle. C'est plus un être humain que j'ai devant moi.


J'esquive ses coups le temps que la douleur se disperse assez pour être efficace. Je frappe sans retenue, même si je le touche pas toujours, ça a au moins le mérite de déplacer l'air et ses flammes avec. Il a plus d'allonge que moi, et je commence à fatiguer de toujours esquiver et jouer au base ball avec ses boules de feu.


- Putain mais c'est quoi ce délire ? Un mauvais film de superhéros ?


Il répond rien. Je saute partout pour éviter ses attaques et finis par retomber sur la dague de tout à l'heure. Je tente le coup de la diversion. Après un coup dans le vent qui lui laisse le torse à découvert, je lance la dague. Il me la renvoie comme une balle de tennis, mais je suis pas là pour la recevoir. Ses yeux s'écarquillent quand je le transperce de part en part. Ils me font penser à des yeux de démon. Le feu s'éteint de nouveau. Je ressors ma lame et vais chercher mes dagues, dont une est calcinée.


La brume est de retour. Vindicative avec ça. Je connais même pas son prénom, par contre je viens d'apprendre qu'une femme peut vous mettre une baffe même avec de la brume, et que cette brume avait une consistance, même si je pouvais passer au travers avec mon katana.

Profond, tout ça.


- Tout ça parce que je t'ai pas dit "merci" ? Tu crois pas que t'exagères ? Et puis je coucherai pas avec toi de toute façon ! lançai-je.


Je ravale mon sarcasme suivant. Dommage, il était pas mal du tout. J'ai froid. D'un seul coup je tremble. Je peux plus bouger. Mes dents claquent, mon coeur se ralentit. Je vois son visage presque collé au mien. Ses yeux me pénètrent comme au Krakatoa. Les miens se ferment à moitié, puis complètement.


Je la vois. Sofy. Anna. Elle. Je sens plus rien d'autre qu'une envie de rire.


Je suis sur une spirale qui monte, qui monte... J'aimerais que ce rire sorte, mais j'y arrive pas. Il reste en moi, à me réchauffer le coeur.


Je n'ai plus froid. C'est même tout le contraire.


Ma tête était déjà par terre quand j'ai senti le choc. J'ai relevé tant bien que mal mon corps engourdi et j'ai vu les courbes rouges d'un instrument en feu à quelques mètres de moi.


Déflagration et cliquetis de métal. La poignée du sabre touche ma jambe. Je ne le vois pas, mais je le sens.


- Prends ça. On règlera notre truc après, m'a dit Dan en me tendant sa main. Voix calme, tranchante, ferme mais sympa. Il est mince, mais il arrive à me soulever alors que je dois être plus lourd que lui. Ma tête bourdonne, ma vue est troublée et parasitée par des taches noires, comme si j'avais matté le soleil trop longtemps. Courbé en deux, je reprends mes esprits pendant qu'il fait face.


Mon corps se réchauffe assez vite, j'arrive à tenir ma lame droite. Il avait raison, c'est pas un feu ordinaire, ce type...


- Ca te pose pas de problème de taper une fille ? lui ai-je demandé.

- Egalité des sexes.


Je l'ai regardé dans les yeux. Brûlant et déterminé. Je les ai levés sur la fille du concert. Sa peau était d'un bleu pur, glacé, et elle, nimbée de son aura brumeuse, semblait gigantesque.


- Tu peux lui faire quelque chose ?

- Ouais, je crois, m'a-t-il répondu. Et toi ?

- Du tout. Tu me verras jamais baiser avec une fille pareille. Plutôt crever.


On s'est marrés. On a fait face de nouveau. On a foncé. Figures plus ou moins géométriques à travers nos attaques, mais toujours d'une classe mondiale, en noir et blanc et en flammes. C'est bien parti pour finir dans un clip de Post-progressif. Elle nous envoie des stalactites pour toute réponse. Pas évident d'esquiver avec la vision troublée par la brume, mais ça se joue.


J'arrive finalement à atteindre la fille. Des morceaux de glace tombent par terre. Dommage qu'on ait rien à boire.


Bizarrement, elle bouge pas. Les glaçons sont de plus en plus nombreux à joncher le sol. On réussit à la foutre par terre. Ca a pas été facile, c'est un iceberg, cette fille.


Et elle n'a pas dit un mot depuis que j'ai sorti la tête du coltar. Plutôt étrange, non ? Elle veut plus de moi ou quoi ?


J'ai entendu des craquements, derrière. Les morceaux de glace se rassemblaient en gros tessons qui ont décollé du sol. Je le savais. Mon sex-appeal est infaillible, elle pouvait pas lâcher l'affaire si facilement. Les tessons de glace sont propulsés vers nous. J'en ai évité deux et coupé un par réflexe. Pas Dan. La tête humide d'un mélange de sueur et d'eau glacée, je l'ai vu tomber, traversé par un pic.



- Salope !


Le genre de mots que je sors quasiment jamais. Mais là c'était mérité. La rage au ventre, j'ai plongé sur elle avec mon sabre, quant à mon nouveau pote...




Reste à voir si son feu est vraiment pas ordinaire.










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Alors, ça vous a plu ? Voilà maintenant la question de la Masterquest.




Ce chapitre possède des similitudes avec un certain type de cinéma. Lequel ?



1. Le Mélodrame.

2. Le Mindfuck.

3. Le Choral.













Mardi 21 décembre 2010 à 20:59

Oui, je sais oui. Le dernier chapitre date de Août dernier et ma dernière contribution de Novembre. Mais j'ai pas chômé entre temps. A vue de nez, une dizaine, voire quinzaine de chapitres attendent patiemment d'être retapés et mis en ligne, et l'histoire avance de plus en plus dans mon gentil petit esprit torturé des doigts de pieds en éventail.

Voici donc la suite de Freaks are back in town.

Dans laquelle on se bat et où Neto essaie d'être drôle.


Bonne lecture

Orjan

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J'ai tapé tant que j'ai pu. Sa glace est une véritable armure et je brûle pas, moi. Je suis assez rapide pour pas craindre de mourir, mais en même temps, je contrôle absolument pas la débauche de lumières noires et blanches qui se manifestent quand je frappe.

Je jette un coup d'oeil à Dan. Le pic de glace ne dégèle pas. Merde.

Je me prends une baffe qui me fait voler. Chute douloureuse. 1-0. J'me relève. Remise en jeu.

Trouver une astuce. Vite. Une pluie de grêlons gros comme mon poing s'abattent sur ma gueule. Ca fait mal. Elle sourit.

Que ferait Humphrey Bogart face à une telle femme fatale ?

Il se comporterait comme un mufle, sauf si c'est Lauren Bacall. Encore que...

La fille ne parle toujours pas. Sa bouche a l'air gelée dans une attitude sardonic. J'aime pas ça.


Bon, je fais quoi alors ?

Quand on sait pas, on improvise. Je saute sur le côté pour éviter une boule de glace particulièrement énorme. M'explose par terre sur le côté et me relève en me massant le flanc. Elle rit, et pour la première fois depuis un moment qui me paraît comme une éternité, je ressens la peur me vriller les tripes au coeur de ces rues que je connaissais pourtant si bien. Je regarde le ciel noir qui semble avaler littéralement le peu d'espoir qui restait en moi.

Ma main en sueur s'aggripe avec véhémence à la poignée de mon sabre. Je me redresse complètement.

Même pas la force de lui sortir une connerie pour garder la face.

Une énorme boule de feu sortie de nulle part a percuté la fille de plein fouet, qui s'est écrasée au sol, inerte. La masse incandescente s'est développée et a révlé mon nouveau pote, accompagné de sa copine à 4 cordes.

Il lui manquait plus que le sourire Aquafresh pour que sa pose face "superhéris ténébreux et sarcastique torturé mais stylé de films pour adolescentes de 15 ans."


Pour l'impro, on repassera, mais pour le cliché, on est carrément bons, là.

- Mec, t'en fais limite trop, là. C'est pas comme ça que tu vas allonger de la minette.

Il a souri.

- Au moins, celle-là elle dort.

- T'as fait comment ?

- J'en sais rien. Je peux faire ça aussi.

Il a disparu dans une colonne de feu pour réapparaître derrière moi.

- Mais ça sert à rien, reprit-il. Je suis à la rue, vu comme tu m'as avoiné tout à l'heure. Deux fois de suite, en plus.

Ouais, n'empêche que sans lui, je serais peut-être pas en si bon état à l'heure qu'il est. Tiens, d'ailleurs...

- T'as vérifié son pouls ?

- Merde, non...


On s'est approchés doucement de son corps, desfois que...

Sa peau est glacée, mais son pouls régulier. Elle dormait.


Sonia.


- Au fait, qu'est-ce qui s'est passé avec Sonia ?

- Rien... Elle a craqué, c'est tout.

- Ouais... Normal en même temps. Tout est tellement bizarre depuis qu'on est là. Désolé pour tout à l'heure.

- Y'a pas de soucis, je comprends. J'aurais sans doute fait la même chose, t'as pas à t'excuser. Je dirais que t'es venu ici pour elle. Par contre je sais pas d'où. T'es un pote de l'espèce de clown ?

- J'sais pas de qui tu parles, répondis-je. Et puis j'ai pas de pote travelo.


Je lui ai raconté ce qui s'était passé pour moi après le concert. La fille, l'armurerie, le monde figé. Lui aussi m'a raconté. Sa copine bizarre, les monstres, la cafet, Sonia, le singe Free Hugs, le tram fantôme, et pour finir, Sonia qui se met à pleurer ici et s'endort.

Je trouve tout ça ironique et lui paye une clope. Il nous les allume en soufflant dessus.


- T'as l'air d'avoir été proche de Sonia pendant un moment.


Je sais pas quoi lui répondre. Un "Tais-toi et fume" serait malvenu. Et puis il m'a l'air sympa.


- Je suis un mec à but. Tu peux pas test.

- Oh si, a-t-il éclaté de rire.


Une belle brune est arrivée. Son regard a croisé celui de Dan, mais avant qu'ils aient pu faire le moindre pas l'un vers l'autre, un type au physique irréel s'est pointé avec un autre mec à ses côtés.


- Salut tout le monde ! Ca roule, vous vous en sortez ?


Le mec à côté de lui avait l'air blasé. L'espèce de démon en pantalon a rangé les trompettes.


- Mademoiselle-Messieurs, l'heure est grave.


Un autre mec nous a rejoints. Des cheveux noirs jusqu'au menton, un bouc, et un drôle de regard. Un T-Shirt Kill'Em All, aussi. Le bassiste et sa copine ont eu l'air super contents de le voir.







Mercredi 22 décembre 2010 à 0:19

Dans lequel il n'y a pas de paratexte.

Bonne lecture.
Orjan


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On a fait les présentations. Le type châtain à la coupe de beau gosse tombeur avec qui je me suis battu avant de discuter avec s'appelle Neto. Il a refusé de dire son vrai prénom. Il y a aussi Kepa et Soda, une espèce de démon qu'il a trouvé dans un bar, au corps strié de rouge et noir; Sonia qui dort toujours, Seb qui ne dit pas grand-chose, Solenne et moi.

On a des trucs à se dire, tous les deux. Mais c'est visiblement pas le moment.

Soda nous a parlé du clown de tout à l'heure. C'est un démon, lui aussi, qui s'appelle Sorel et avec qui tout le monde n'est pas d'accord.

- Tout le monde ?

- Oui, tout le monde à Shell Haven. C'est une institution qui a sa propre strate et qui s'occupe de tout régler dans le réel, ainsi que dans les autres strates.

- Vous gérez nos vies ?

- En quelque sorte.

- Ca veut dire que tout est écrit alors ?

- J'ai pas dit ça. Mais c'est compliqué, on verra ça plus tard. Garde en tête qu'on a toujours le choix, et que c'est pour ça qu'on en est là.

Il nous a expliqué le système de strates. Des réalités parallèles que la fin du monde permet à tous d'atteindre, et qui, de toute façon, font intrusion d'elles-mêmes dans ce nouveau monde réel. D'où les monstres.
Pour équilibrer ça, Karma, le boss de Shell Haven, a décidé de débrider les humains pour qu'ils évoluent plus vite. D'où les pouvoirs.

Les humains ont été rassemblés par groupes dans différentes strates, qui ont toutes pour point commun et plaque tournante le Snowbar, là où Kepa a rencontré Soda.

Ca faisait sens, mais des questions restaient en suspens. Où est Pierrot ? Où est Aurélien ? Liés comme on était, tous, ça serait plus que logique qu'on se soit retrouvés plus ou moins vite dans cette nouvelle réalité. Mais, au moins pour le moment, c'était pas le cas.

Le vent a commencé à secouer doucement les feuilles des arbres. Si la ville n'avait pas été si vide, on aurait pu douter que quoi que ce soit s'était passé.

- Je sais pas pour vous, ai-je lancé, mais perso j'ai quelques questions à poser à ce Karma.

Avant que les autres aient pu répondre, Soda a pris la parole.

- C'est pas le moment. Vous avez tous des choses à régler d'abord.

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Et toi aussi.

Ah ouais, c'est moi, le Narrateur. J'suis revenu. Coucou.

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Grand moment de solitude. Merci Dr Pepper.


Solenne disait rien depuis qu'elle était revenue. Affluence de questions sur la voie principales. Très fortes perturbations sur les canaux mentaux et émotionnels. Que sait-elle ? Pourquoi a-t-elle l'air cent fois moins étonnée que nous tous ici réunis ? Peut-être que ses pouvoirs lui font le même effet secondaire que les miens au niveau du blasage compulsif de fond. D'ailleurs c'est quoi ses pouvoirs ? Et puis surtout, qui est-elle vraiment ?

- J'propose d'aller au bar, a dit Neto.


Une musique calme, mélodieuse, post, ambiante, s'est levée doucement, à ma grande surprise comme à celle des autres. Surprise qui s'est encore accrue quand Solenne a levé un courant d'air chaud du bout de ses mains, qui est venu soulever Sonia. Elle ressemblait plus que jamais à une ange endormie.

Neto a ramassé ses dagues, les a foutues à sa ceinture, et on est partis tous ensemble, en suivant Kepa.

C'est là que j'ai calé un truc. Ce bar, je le connaissais aussi. C'est là que j'avais vu celui qui a choisi de s'appeller Siko.

La musique montait en puissance depuis un moment. La magie du progressif emplissait nos oreilles et nos coeurs à mesure qu'on marchait. Et collait parfaitement avec mes réflexions, qui pour une fois me satisfaisaient.

Sans pouvoir l'expliquer, je sentais que Siko avait un rôle prépondérant et très particulier dans tout ça. Peut-être le grain de sable dans la machine. Peut-être le vrai héros de l'histoire. Il m'avait donné de petites fioles que je dois encore avoir dans ma poche.

Yeah dude.

- Sol, descends la demoiselle, s'il te plait. J'ai peut-être de quoi la réveiller.

Elle l'a posée dans les bras de Neto, qui s'est avancé sans surprises.

A peine le temps de faire tomber quelques gouttes sur ses lèvres que Sonia se réveille, hurle, et fout un énorme coup de pied dans la gueule de Neto.

La suite appartient à l'Histoire.




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